Les Dépêches de Brazzaville



Brazzaville: la communauté des réfugiés rwandais réclame le rétablissement de son statut


Se référant aux articles 119 et 120 du Guide des procédures et critères à appliquer pour déterminer le statut de réfugié, l’association des étudiants rwandais au Congo, l’association des commerçants rwandais et l’association Espoir ont émis des recommandations à l’endroit du gouvernement congolais, du HCR et des tribunaux internationaux.

Aux autorités congolaises, elles ont réclamé l’application des conventions internationales relatives aux réfugiés, et la reconnaissance de tous les réfugiés rwandais sans aucune distinction. « Nous avons tous les raisons impérieuses tenant à des persécutions antérieures et la crainte aggravée par la situation actuelle au Rwanda d’où le besoin continu de la protection internationale ».

Elles sollicitent également l’implication du HCR Genève, ainsi que celle du secrétaire général de l’ONU pour rétablir la protection internationale à tous les réfugiés rwandais non exemptés, estimant que « la clause de cessation est prématurée, mal organisée et mal appliquée ».

Bref, au gouvernement congolais et au HCR, elles ont proposé la prise en considération de 10.518 réfugiés rwandais (exemptés et non exemptés) dans toutes les opérations comme : le recensement, l’évaluation participative, l’assistance humanitaire et autres.

Aux tribunaux internationaux et à la Cour pénale internationale en particulier, la communauté des réfugiés rwandais demande « d’arrêter et de juger les auteurs (le FPR et son armée) des crimes contre l’humanité et de génocide à l’encontre des réfugiés rwandais hutus de 1990 à nos jours au Rwanda ; en RDC (ex zaïre) et partout ailleurs ».

Avant d’émettre ces recommandations, les trois associations ont rappelé le contexte historique du problème des réfugiés rwandais, et présenté leur situation actuelle dans le pays d’accueil.

Selon elles, au lendemain de la clause de cessation, 8560 réfugiés non exemptés au Congo se trouvent dans une situation « très alarmante ». Surtout en ce qui concerne leur statut juridique, les besoins primaires à savoir : l’accès aux soins de santé et à l’éducation. « C’est ce qui explique la mobilité de ces réfugiés et par conséquent la situation économique des familles, qui ne cesse de se dégrader, rendant difficile l’auto prise en charge et l’autosuffisance dans ces moments difficiles où nous n’avons plus aucune assistance ».

Au cours de cette conférence de presse qui a eu pour thème « Situation alarmante des réfugiés non exemptés », la communauté rwandaise a également déploré la mort de cinquante réfugiés due au manque d’assistance médicale autrefois assurée par le HCR. « Nous éprouvons d’énormes difficultés dans tous les domaines de la vie, suite à cet arrêt d’assistance ».

Avant l’application de la clause de cessation, 104 réfugiés ont été rapatriés volontairement ; dix-huit ont sollicité l’intégration locale et 802 autres ont été exemptés jusqu’en 2020. Selon les trois associations, la quasi-totalité de leurs concitoyens ne fait pas confiance au régime en place au Rwanda.

« Un nombre croissant des rwandais qui fuient le pays à cause de la persécution, des arrestations arbitraires, la torture, les disparitions forcées, la spoliation des biens et autres formes d’injustice sociale. Certains d'entre eux se trouvent sur le territoire congolais sous l’appellation des demandeurs d’asile », ont-t-elles déclaré.

Arrivés au Congo en 1997 après le génocide dans leur pays en 1994, les réfugiés rwandais vivent éparpillés dans plusieurs départements du Congo où ils dépendent essentiellement des activités agropastorales ou encore de petits commerces.


Yvette Reine Nzaba

Légendes et crédits photo : 

-Les représentants des trois associations (AERC, Espoir et ACRECO)