Les Dépêches de Brazzaville



Bureau de l‘Assemblée nationale : le remplacement de Jean Marc Kabund fait débat


L’éviction de Jean Marc Kabund de son poste de Premier vice-président de l’Assemblée nationale est au centre d’une vive controverse au sein de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) qui a du mal à digérer ce qu’elle considère comme une humiliation. Le parti présidentiel n’est décidément pas prêt à passer l’éponge sur ce fait qui met à nu l’hypocrisie du Front commun pour le Congo (FCC) pourtant partenaire dans la coalition au pouvoir. La défenestration de Jean Marc Kabund, à en croire la direction de l’UDPS, serait le fait du FCC dont les députés, largement majoritaires au Parlement, ont appuyé la pétition de Jean Jacques Mamba, un élu de l’opposition.

En effet, sur les trois cent quinze députés nationaux ayant participé au vote de la déchéance de Jean Marc Kabund, deux-cent quatre vingt neuf ont soutenu ladite pétition. Une preuve tangible du soutien tous azimuts qu’aurait bénéficié l’initiateur de la pétition dont le regroupement politique qu’il représente, à savoir Lamuka, constitue une infime minorité en termes du nombre des députés à l’hémicycle.            

 A l’UDPS, des langues se délient pour réclamer la fin de la coalition FCC-Cach, voire la dissolution du Parlement selon les prescrits de la Constitution. Dans un communiqué publié le 28 mai au lendemain de la défenestration de son président a.i désormais ancien premier vice-président de la chambre basse, Augustin Kabuya n’a pas eu sa langue en poche. Qualifiant ce dénouement de « forfaiture orchestrée et exécutée par le FCC et ses sous-traitants contre Jean Marc Kabund », le secrétaire général de l’UDPS a indiqué que son parti se refusait de designer un autre candidat pour le remplacer au poste de premier vice-président de l’Assemblée nationale. Tout en demandant à ce dernier de saisir les instances judiciaires pour rentrer dans ses droits, la direction de l'UDPS a prévenu, par ailleurs, que tout député national élu sur la liste du parti qui violerait la résolution susmentionnée sera considéré comme l’ayant délibérément quitté. Le récalcitrant sera sanctionné conformément aux dispositions pertinentes de la Constitution de la RDC, des statuts et règlement intérieur du parti, précise le communiqué du secrétaire général Augustin Kabuya.  

A l‘UDPS, on est prêt à briser la coalition au pouvoir qu’on estime contreproductive au regard des agissements des membres du FCC visant à freiner les efforts fournis par le chef de l’État en vue de l’amélioration du bien-être de la population. L’éviction de Jean Marc Kabund en violation de tout prescrit en la matière, selon l’UDPS, est venue asséner un coup fatal à la coalition désormais entrée dans une zone de turbulence. Toutefois, une frange des membres de l’UDPS n’a pas la même lecture des faits que le secrétaire général dont les décisions rencontrent, de leur part, une certaine résistance. Une catégorie des cadres du parti n’adhèrent pas à l’idée de laisser le poste de premier vice-président de l’Assemblée nationale vacant. Ils plaident pour un remplacement rapide de Jean Marc Kabund au bureau de l’institution parlementaire. « La décision a été prise sans consulter les députés. Nous n'avons pas été consultés, nous n'avons pas été associés », arguent-ils tout en ajoutant que le parti perdrait beaucoup de son influence en se délestant  d’un poste aussi juteux que stratégique.   

Pour rappel, Jean-Marc Kabund-a-Kabund, représentant de l’UDPS au bureau de l’Assemblée nationale, a été déchu à l’issue d’une pétition initiée contre lui par le député de l’opposition, Jean-Jacques Mamba. Ce dernier s’était insurgé contre ses allégations au sujet du coût relatif à l’organisation d’un congrès que le cadre de l’UDPS aurait, d’après lui, exagérément grossis pour des motivations politiciennes.                     


Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Jean Marc Kabund