Les Dépêches de Brazzaville



Campagne de vaccination contre la rougeole : le Nord-Kivu cible plus de deux millions d'enfants


" Alors que l’épidémie d’Ebola en RDC a attiré l’attention du monde et que des progrès ont été réalisés pour sauver des vies, nous ne devons pas oublier les autres besoins urgents du pays en matière de santé," a déclaré le Dr Matshidiso Moeti, directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique. "Cette nouvelle campagne de vaccination vise à protéger les enfants du Nord Kivu, ainsi que d'autres régions du pays, d'une maladie facilement évitable grâce à un vaccin", a-t-il assuré.

Cette campagne clôt la deuxième phase de la vaccination préventive de masse et sera suivie d’une troisième et dernière phase dans les dix provinces restantes : Bas Uélé, Équateur, Haut Katanga, Haut Lomami, Haut Uélé, Kasaï Oriental, Lualaba, Maniema, Mongala et Tshuapa. Elle atteindra finalement plus de dix-huit millions d'enfants à travers le pays d'ici à la fin de l'année, en particulier ceux qui ont peut-être été oubliés par la vaccination systématique.  

Insécurité, un frein aux activités de la vaccination

Au Nord-Kivu, la vaccination contre la rougeole se déroule dans un contexte volatile, caractérisé par une grande insécurité, en particulier autour de la ville de Beni et du territoire de Masisi. Dans un tel contexte où la population est très mobile, il est difficile de toucher tous les enfants ciblés. C’est ainsi que le Dr Deo Nshimirimana, représentant par intérim de l'OMS en RDC, pense qu’il est impératif de tendre la main aux voyageurs et de veiller à ce que leurs enfants soient également couverts. ‘’Chaque enfant devrait recevoir son vaccin afin qu'il soit bien protégé et puisse grandir en bonne santé," a-t-il indiqué.

Pour sa part, Thabani Maphosa, directeur général des programmes de pays pour Gavi,  a fait savoir que la rougeole a causé plus de victimes congolaises cette année que le virus Ebola. "Nous devons faire mieux pour protéger les plus vulnérables, qui sont souvent aussi les plus difficiles à atteindre. Cette campagne est un pas important dans cette direction", a-t-il estimé.

La campagne de cinq jours est mise en œuvre par le ministère de la Santé avec le soutien de l'OMS et des partenaires. Elle  est entièrement financée par Gavi, l'Alliance pour la vaccination, et couvrira onze provinces. Le personnel de l’OMS participe aux efforts de coordination déployés par le ministère de la Santé au niveau national et sur le terrain, à la gestion des cas, à la surveillance épidémiologique et au déploiement d’une enquête post-campagne.

 


Blandine Lusimana