Centrafrique : les donateurs peinent à honorer leurs engagementsBangui explique cette difficulté de décaissement de fonds par le fait que les donateurs sont en crise depuis 2013. C’est ce qu’a indiqué le président centrafricain Faustin-Archange Touadéra lors d’un atelier consacré au Plan national de relèvement et de consolidation de la paix en Centrafrique (RCPCA). « Les décaissements sur l’année 2017 se montent à 138 milliards de F CFA, soit environ 210 millions d’euros », a-t-il précisé. Pour le coordonnateur permanent du RPCPA, Nganzé Doukou, « le décaissement des 10% de l’enveloppe totale promise a fait face à des difficultés d’utilisation de ces fonds ». Il a affirmé que « parmi ces faiblesses figurent l’insécurité, les difficultés de montage des projets, ou encore celles d’appropriation desdits projets par les ministères concernés ». « Le défi, pour le président Touadéra, est avant tout d’arriver à décaisser ces montants rapidement dans le cadre du programme et des projets qui constituent bien les priorités du RPCPA », a ajouté Nganzé Doudou. Elaboré par le gouvernement et les Nations unies, le RCPCA avait été adopté à Bruxelles le 17 novembre 2016, soit quelques mois avant la recrudescence des violences des groupes armés qui se poursuivent dans le pays. La même année, les bailleurs de fonds, réunis à Bruxelles, s’étaient engagés à aider la Centrafrique à hauteur de 2,2 milliards de dollars sur trois ans. Et les premiers projets réalisés dans le cadre de ce plan se trouvent à Bambari (centre-est), une ville relativement sécurisée par les Casques bleus. La Centrafrique peine à se relever du chaos de la guerre civile provoquée en 2013 par le renversement de l’ex-président François Bozizé par les rebelles de la coalition Séléka, majoritairement musulmane. Ce coup de force avait entraîné une contre-offensive des milices anti-balaka, d’obédience animiste ou chrétienne. Nestor N'Gampoula |