Les Dépêches de Brazzaville



CHU de Brazzaville : Jacqueline Lydia Mikolo encourage le personnel du service de psychiatrie et les malades


Seul centre du genre existant au Congo, le service de psychiatrie du CHU de Brazzaville prend en charge tous les malades mentaux du pays. Comme toute structure étatique, il ne manque pas de problèmes qui se résument, entre autres, à la capacité d’accueil, aux soins, au manque de ressources humaines et financières. « C’est un service très important parce qu’il prend en charge tous les malades mentaux de notre pays, c’est le seul qui existe actuellement. Vu son importance, c’est un devoir de passer voir dans quelles conditions le personnel travaille, les malades sont reçus ; la capacité d’accueil ; de réfléchir aux moyens d'améliorer ces conditions ; de discuter avec l’équipe soignante, pour en connaître les préoccupations », a expliqué Jacqueline Lydia Mikolo, en compagnie de la directrice générale du CHU, Gisèle Marie Gabrielle Ambiero.

Interrogée sur l’état actuel de la structure, la ministre de la Santé et de la population a indiqué que le constat était positif puisqu’il y a des efforts importants consentis par les responsables du CHU en vue d’améliorer les conditions d’accueil et les soins des patients. En effet, selon elle, ces efforts doivent être accompagnés, car les capacités du service sont liées aux moyens du pays. « Vous voyez les malades mentaux errants que nous avons dans la ville, il faut qu’on arrive à trouver une solution à ce fléau et la solution part d’ici. Le constat est que nous avons du travail, nous avons du pain sur la planche, nous avons un grand départ mais il faut continuer à aller dans le sens de l’amélioration et de l’atteinte de toute la population congolaise », a-t-elle déclaré, promettant d’être l’interlocutrice auprès du gouvernement afin de trouver des solutions à ces questions. 

Installé dans le site de l’ex-Kabano, le service de psychiatrie du CHU a reçu la dernière visite d’un membre du gouvernement il y a près de 15 ans. La structure dispose de 27 lits au lieu de 50 comme prévu. D’après le chef de ce service, le Prof Alain Maxime Mouanga, les conditions d’accueil sont en voie d'amélioration. Car le centre est parti d’une situation initiale préoccupante caractérisée, entre autres, par le fait que les conditions d’hygiène n’étaient pas réunies, les soins n’étaient pas administrés en respectant une approche compatible avec la dignité de la personne humaine.

« Ce que vous avez vu aujourd’hui est le fruit d’une évolution qui va vers l’amélioration de la qualité des services. En termes d’hospitalisation, nous devons dire que la capacité de notre centre est de 50 lits, mais depuis les évènements que nous avons eus, nous avons actuellement 27 lits », a expliqué l’un des huit professeurs agrégés récemment promus par le Cames.

Quatre psychiatres pour une population d’environ 4,5 millions habitants

Les grands problèmes de ce service se résument, a-t-il énuméré, en termes de déficit du cadre juridique et réglementaire. En dehors des obstacles juridiques et réglementaires, il y a aussi le problème des ressources humaines. En effet, avec environ 4,5 millions habitants, le Congo ne compte que quatre psychiatres. Un ratio qui n’est pas soutenable d’après Alain Maxime Mouanga qui pense qu’il faut former des médecins psychiatres en nombre suffisant ainsi que des psychologues et des travailleurs sociaux. A côté des ressources humaines, les moyens financiers font souvent défaut, car la santé est coûteuse.


Parfait Wilfried Douniama

Légendes et crédits photo : 

Jacqueline Lydia Mikolo remettant un échantillon de don à Gisèle Marie Gabrielle Ambiero ; la ministre posant avec le personnel du service ; crédit photo Adiac