Les Dépêches de Brazzaville



Cible de menaces de mort : un élan de solidarité en faveur du Dr Denis Mukwege


« Ce sont les mêmes qui continuent à tuer en RDC. Les comptes macabres de Kipupu sont dans la ligne droite des massacres qui frappent la RDC depuis 1996. Tant que l’impunité perdurera et que les recommandations du rapport Mapping des Nations unies seront ignorées, les massacres des Congolais continueront ». Ainsi écrivait le Dr Denis Mukwege dans un tweet publié le 26 juillet au lendemain du massacre de civils à Kipupu dans le territoire de Mwenga  dans la province du Sud-Kivu dans l'est de la RDC. Ces propos du gynécologue congolais ont été mal digérés dans certains milieux politico-affairistes au pays avec des ramifications dans quelques Etats voisins.

La preuve, c’est que ce tweet a donné lieu à une vague de consternation dans le camp des ennemis de la nation qui ont vite agité le spectre de l’intimidation à l’encontre du Dr Denis Mukwege. Ce dernier ainsi que les membres de sa famille biologique, à en croire les quarante-quatre organisations des droits humains signataires d’un communiqué daté du 19 août, feraient depuis un certain temps « l’objet de correspondances haineuses, d’intimidations et de menaces de mort de la part d’inconnus, qui l’accusent d’avoir un parti pris contre une communauté à l’est de la RD Congo ». Ces organisations de la société civile ont, par ailleurs, exhorté les autorités congolaises à renforcer la sécurité du gynécologue congolais et de sa famille ainsi qu’à diligenter, dans les plus brefs délais, une enquête pour les menaces de mort à son encontre.

Pour les signataires de ce communiqué, les accusations portées contre le Dr Denis Mukwege constituent, sans nul doute,  « une tentative délibérée de museler l’une des figures emblématiques de la société civile congolaise qui travaille pour mettre fin à la violence faite aux femmes et à l’usage du viol comme arme de guerre ». A la suite de ces ONG, les Etats-Unis, par le biais de leur ambassadeur Mike Hammer, se sont insurgés également contre les menaces de mort dont fait l’objet Dr Denis Mukwege les qualifiant d’inacceptables.

Rappelons que lors de sa dernière sortie médiatique, le Prix Nobel de la Paix Denis Mukwege avait plaidé pour la paix et la création d’un tribunal international à l’est du pays afin de juger les graves crimes commis entre 1993 et 2000. Le gynécologue congolais a été victime de deux tentatives d’assassinat depuis 2012 et, curieusement, aucune action judiciaire n’a été à présent entamée en vue d'identifier les coupables et de les traduire en justice.


Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Dr Denis Mukwege