Les Dépêches de Brazzaville



Cinéma : "La petite vendeuse de Soleil" au rendez-vous à l’église Saint-Jean-Bosco


Depuis longtemps, la vente des journaux à la criée dans les rues de Dakar était l’apanage des garçons mais, ce matin, cette mainmise est contestée. Après avoir été une fois de plus humiliée par une bande de garçons vendeurs de journaux à la criée, Sili, une fillette de 12 ans, handicapée et très pauvre, décide d’arrêter de mendier et de vendre comme eux des « Soleil », le célèbre quotidien sénégalais.

Cependant, le petit monde des vendeurs de journaux, depuis longtemps réservé aux garçons, est sans pitié et pour y arriver, Sili devra batailler fort. Ce faisant, elle rencontrera la douleur mais également le rêve et l’amitié de Babou, grand frère et chevalier servant, vendeur de journaux lui aussi, qui ne cessera de la défendre contre les attaques et les bousculades de la bande de gamins.
 

Ce court métrage est un hymne dédié au courage des enfants de la rue, une ode à l’espoir, à la vie et à l’amitié. Et à travers le regard de ces enfants et celui particulièrement de Sili, Djibril Diop Mambety raconte la réalité non seulement des rues de Dakar mais également le dur quotidien de tous les enfants en situation défavorable dont la survie se trouve dans les rues.

En effet,La petite vendeuse de Soleil" est une histoire qui  oscille entre le conte et le documentaire. Djibril Diop Mambety emporte les téléspectateurs dans un univers lumineux où l’amitié et la détermination semblent être les clés du bonheur.

Pour la petite histoire, Djibril Diop Mambety aura consacré l’ensemble de son œuvre aux laissés-pour-compte de la société. En 1993, il entreprend une trilogie "Histoires de petites gens" dont il ne réalisera que deux « contes » sur trois : "Le Franc" (1994) et "La Petite vendeuse de Soleil "(1998). Malheureusement, Mambety meurt à Paris le 23 juillet 1998, avant d’avoir réalisé le troisième volet de cette trilogie, "La Casseuse de pierre", et avant même de finir le montage son de "La Petite vendeuse de Soleil".

C’est son frère, Wasis Diop, également compositeur de la musique du film, qui terminera le montage son et permettra à ce court métrage de rencontrer son public. Bien que son œuvre soit relativement restreinte (neuf films en 30 ans), Mambety est considéré comme un des plus grands réalisateurs africains, apprécié pour sa recherche d’un langage cinématographique exigeant, mêlant poésie et réalité. L’Institut français du Congo a décidé, dans son programme, de projeter ce film rempli d’émotion le 18 juillet en l’église Saint-Jean-Bosco dans le troisième arrondissement Tié-Tié pour le bonheur de tous les Ponténégrins.

 

 


Hugues Prosper Mabonzo

Légendes et crédits photo : 

L' affiche du film / Crédit photo DR