Les Dépêches de Brazzaville



Confinement : la police déchire les autorisations de circulation des sénateurs


Cet état de fait n’a pas laissé indifférent Pierre Ngolo, qui parlé d’un manque de considération du Sénat par les éléments de la police.

Peu avant le début de la séance, le sénateur Kaya Magane a demandé la parole pour un point d’information. Selon lui, il s’est vu retirer l’autorisation de circulation en venant à la chambre haute.

Kaya Magane n’est pas le seul à dénoncer cette situation, car d’autres sénateurs se sont également plaint. L’un d’eux a, d’ailleurs, affirmé que son autorisation de circulation a été déchirée par un officier supérieur de la police.

« La force publique est républicaine comment alors peut-elle se permettre de déchirer une note du président de l’Assemblée nationale ou du président du Sénat ? », s’est interrogé le président du Sénat.

Pierre Ngolo a ensuite informé les sénateurs de l’indignation du président de l’Assemblée nationale Isidore Mvouba face à cette attitude des policiers. « J’ai dit au président de l’Assemblée nationale qu’il est hors de question que les papiers signés des présidents des chambres soient déchirés par les officiers de la force publique. C’est tout de même la République. S’ils ont constaté des défaillances ou s’il y a des erreurs et bien c’est le gouvernement qui vient vers le parlement … et on décide de faire autrement », a-t-il déploré.

Et d’ajouter : « Ils ne peuvent pas de façon unilatérale décider de changer sans prendre la précaution de nous informer et se mettre à déchirer les papiers signés par les présidents des chambres par les officiers dans la rue. C’est quel message qu’on envoie ».

Pendant que la question est en débat, le ministre en charge des Relations avec le Parlement, Pierre Mabila, s’est rendu chez le Premier ministre Clément Mouamba qui lui a chargé de présenter aux membres du Parlement les excuses du gouvernement.

D’autres agents des services jugés essentiels en cette période de confinement –le personnel médical, les journalistes, et autres- sont souvent victimes de cette attitude regrettable de la force de l’ordre au niveau des points de contrôle.  


Jean Jacques Koubemba