Les Dépêches de Brazzaville



Consécration : le prix RFI-Théâtre 2014 décerné à Julien Mabiala-Bissila


« Jusqu’à aujourd’hui, je ne me considérais pas vraiment comme un auteur malgré tous les textes que j’ai écrits… J’étais d’abord comédien, je n’écrivais pas. Je n’ai jamais pensé être édité », a déclaré à Radio France internationale le lauréat congolais du nouveau prix RFI-Théâtre 2014 le 28 septembre 2014. « Nous vivons dans des pays démocratiques, mais des démocraties tropicales, des pays très fertiles pour produire des paradoxes », écrit Julien dans Chemin de fer, texte qui clôt l’épisode sur la guerre. Une sorte de catharsis pour l’auteur, dont le souvenir de la guerre est omniprésent dans son écriture. « Il est temps que j’écrive sur autre chose, l’amour par exemple », confie-t-il.

Julien Mabiala-Bissila, comédien et metteur en scène, a écrit entre autres Au nom du père, du fils et de JM Weston (prix des Journées de Lyon des auteurs de théâtre 2011), Crabe rouge, Le Musée de la honte, La dernière Chance, Cellule 123… et, bien sûr, Chemin de fer.

Cette consécration s’accompagne d’une résidence de quatre mois financée par l’Institut français, une mise en lecture sur les ondes de RFI et une dotation de la SACD. L’objectif ? D’après Pascal Paradou, à l’origine de l’initiative et adjoint à la directrice de RFI chargé des magazines : « Mettre en lumière des dramaturgies encore sous-exposées dans ces années de mondialisation, tant en Europe qu’en Afrique, avec l’espoir que le texte lauréat puisse se faire entendre le plus loin possible. »

Né à Brazzaville, Julien Mabiala-Bissila, installé à Lyon (France), est conteur, comédien, metteur en scène et dramaturge. Il a joué dans plusieurs créations du théâtre des Tropiques et du Saka-Saka Théâtre, dirigés par Jules Koukou et Abdon-Fortuné Koumbha. Après plusieurs années d’errance du fait de la guerre civile, il crée en 2002 la compagnie Nguiri-Nguiri et met en scène ses propres textes et ceux d’Emmanuel Boundzéki-Dongala. En 2008, il est invité à Madagascar en tant que conteur et formateur en atelier de contes. En Europe, il est accueilli par le théâtre du Vieux-Colombier en 2005 dans le cadre de son programme Écritures d’Afrique, et en 2009 comme comédien par le théâtre des Bernardines à Marseille pour la création d’un texte d’Aristide Tarnagda, On ne payera pas l’oxygène. Une première lecture de son texte, alors en chantier, Crabe rouge, a été réalisée à Marseille par Éva Doumbia. La pièce a ensuite été lue à Paris (théâtre du Rond-Point) et Limoges dans le cadre des Nouvelles Zébrures 2010. 
En 2011, il obtient la bourse Festival et réside à la Maison des auteurs des Francophonies. En septembre 2012, sa pièce Au nom du père, du fils et de JM Weston est lue à l’occasion des 29es Francophonies en Limousin puis, en mars 2013, dans le cadre de Nouvelles Zébrures. Julien Mabiala-Bissila est traduit en espagnol.


Roll Mbemba