Les Dépêches de Brazzaville



Coopération au développement : Européens et Africains appellent à agir dans une approche durable


L’avenir d’un partenariat durable entre les deux continents repose sur plusieurs facteurs, à savoir un changement des politiques migratoire, commerciale et agricole de l’Europe envers l’Afrique, la mutualisation des efforts pour agir ensemble contre les causes profondes de la migration, ont souligné les participants. Une position qui a été défendue par le président du groupe S&D, Udo Bullmann; le président burkinabè, Roch Marc Christian Kaboré; et la haute représentante de l’Union européenne pour la politique étrangère et de sécurité commune, Federica Mogherini.

« Nous sommes très conscients du fait que notre engagement avec l’Afrique doit être équitable, non pas sur une année d’exercice mais de manière durable », a noté Udo Bullmann, ajoutant qu’il y voit « une opportunité unique » d’apporter de nouvelles solutions et de forger un nouveau partenariat. Le président du groupe S&D s’est, en outre, félicité d’un « dialogue intensif » entre l’Europe et l’Afrique.

« Ce nouveau partenariat doit s’appuyer sur le principe du partage des responsabilités (…). Nous nous battons pour le développement durable et la croissance économique inclusive, qui ne laissent aucun enfant, aucune femme, aucun homme sur le bord de la route. Dans cet esprit, nous (…) luttons quotidiennement, au parlement européen, pour réduire les inégalités sociales, améliorer la gouvernance et promouvoir la diplomatie climatique, la croissance économique durable et le respect des droits de l’homme. Nous pensons que la réussite de ce partenariat Europe-Afrique renouvelé peut être capitale pour trouver des solutions aux défis mondiaux communs », a-t-il poursuivi.

Les deux parties estiment que les nouvelles solutions sont nécessaires pour répondre aux attentes de la population, de la jeunesse européenne et celles d’une jeunesse africaine dont certains espoirs viennent souvent s’arrêter en Méditerranée. S’agissant du poids démographique en Afrique, les organisateurs ont relevé qu’il doit être considéré comme un indice de développement pour autant que l’on investisse dans cette jeunesse.

Devant cet état de chose, Udo Bullmann a souhaité que l’Europe change sa politique vis-à-vis de l’Afrique. Il a prôné davantage de mesures pour la migration légale et pour une politique commerciale équitable envers le continent. Ce qui suppose de la considérer comme un partenaire à part entière, non pas pour exploiter ses ressources naturelles mais les exploiter dans un esprit « gagnant-gagnant ».

Parmi les sujets abordés lors de la rencontre, on peut citer le partenariat Europe-Afrique au-delà des migrations, la participation démocratique, le journalisme d’investigation, l’esclavage moderne, les défis du changement climatique. S’y ajoutent la célébration de Nelson Mandela, l’afroféminisme et le rôle de la diaspora dans l’encouragement des investissements entre les deux continents.

Notons que la Semaine de l’Afrique est un cadre majeur où des acteurs d’horizons divers se réunissent pour débattre des défis actuels, nouveaux et émergents auxquels est confronté le continent africain. Son objectif premier est de sensibiliser les opinions nationales et internationales afin de mobiliser l’appui international en faveur des priorités de développement durable de l’Afrique.

 

 


Nestor N'Gampoula