Les Dépêches de Brazzaville



Cop 24 : une dernière chance pour concrétiser l'accord de Paris


Quelque mille cinq cents représentants seront appelés, dans la ville polonaise,  à clarifier les règles permettant de transposer l’accord de Paris en actions climatiques concrètes. Ils seront chargés de transformer une centaine de pages en un document de synthèse cohérent et acceptable pour les deux cents pays qui ont ratifié l’accord de Paris en 2015. Ces textes sont, en général, techniques. Il faut par, exemple, expliquer aux pays la manière dont ils pourraient comptabiliser et communiquer leurs émissions de gaz à effet de serre ou décrire des mesures que doivent prendre les gouvernements pour atteindre l’objectif de l’accord de Paris, à savoir limiter le réchauffement à "bien en deçà de 2°C" et si possible 1,5°C.

Les sommets précédents, de Marrakech et de Bonn, s'étaient centrés sur l’adoption d’un calendrier pour l’application de l’accord de Paris et sur les conséquences de la décision du président américain, Donald Trump, de se retirer de cet accord. Pour préparer la COP 24 de Katowice, les négociateurs s'étaient donné rendez-vous à Bangkok pour alléger le volume de documents et textes pour les représentants présents à Katowice.

Avant cette prochaine rencontre, lors du sommet pour l’action climatique mondiale du mois dernier, plus de quatre mille responsables d’organisations ont appelé les gouvernements à mettre la main à la pâte à la COP 24. Au cours de l’assemblée générale des Nations unies à New York, le secrétaire général de l’organisation, António Guterres, a qualifié la lutte contre le changement climatique de "priorité absolue". Il a rappelé que les engagements pris au sommet de Paris sont universels mais regrettant que les différentes parties prenantes soient encore "loin de faire ce qu’il faut pour atteindre (les) objectifs minimum ".

Le président français, Emmanuel Macron, a de son côté indiqué qu’il ne signerait pas de grands accords commerciaux avec des pays qui ne « respectent pas » l’accord de Paris. Une allusion directe aux États-Unis de Donald Trump mais aussi un avertissement pour les pays comme le Brésil ou l’Australie, qui envisagent de limiter sérieusement, voire totalement, leurs engagements. Entre autres, il y a le Fonds vert pour le climat qui cristallise les tensions des négociations climatiques. Une nouvelle série de rencontres internationales sur le climat a démarré. Or l'outil de financement des projet entre le Nord et le Sud fait déjà face à des problèmes de gouvernance. La réaction des pays du Sud risque d'être cinglante, compte tenu des promesses non tenues par les pays du Nord.


Noël Ndong