Les Dépêches de Brazzaville



COP3 : les pays parties se penchent sur les déchets dangereux


Les participants échangent sur des questions institutionnelles, juridiques, financières et techniques liées à la mise en oeuvre de la Convention de Bamako.

La représentante Afrique du Programme des Nations unies pour l’environnement, Juliette Biao Koudenoukpo, a appelé les pays africains qui n’ont pas encore ratifié la Convention de Bamako à le faire. Elle a informé du passage des membres de la Convention de Bamako de 25 lors de la deuxième Conférence des parties, à 29 actuellement. Les nouvelles parties entrantes sont l’Angola, la Guinée Bissau, le Liberia et le Rwanda.

Le ministre de l’Environnement et du développement durable de la Côte-d’Ivoire, Joseph Seka Seka, président sortant de la Convention de Bamako, a rappelé que les préoccupations aux sujets des mouvements transfrontières des déchets dangereux et la mise en œuvre des contrôles internationaux, ont déjà abouti à la signature de deux accords historiques qui sont : la Convention de Bâle visant à contrôler les mouvements transfrontières et l’élimination des déchets dangereux (y compris des déchets radioactifs), sur le contrôle des mouvements transfrontières et sur la gestion des déchets dangereux produits en Afrique.

Œuvrer pour un avenir sans les dangers des produits chimiques et des déchets en Afrique apportera une contribution essentielle à la réussite de la mise en œuvre de la convention de Bamako afin d’aboutir à une Afrique sans danger sur le plan environnemental, a-t-il indiqué.

Et d'ajouter : « La gestion des déchets est aujourd’hui l’un des plus grands défis de notre planète et une préoccupation majeure pour nos États en raison de ses conséquences sanitaires et environnementales. Le problème est universel, car l’importation et le déversement des déchets toxiques dans les pays en développement et notamment en Afrique mettent en évidence les faiblesses du droit international relatif au mouvement transfrontière des déchets dangereux ».

Joseph Seka Seka, a en outre signifié que la mise en œuvre de la Convention de Bamako était confrontée à des problèmes. D’où, il a exhorté son successeur à prendre son bâton de pèlerin pour redynamiser la mise en œuvre de la convention, faire appliquer rigoureusement les textes, inciter les pays-parties à payer leur contribution et enfin sensibiliser les pays non parties à adhérer à la convention afin qu’à la prochaine COP, ils atteignent les ¾ des 54 pays d’Afrique.

La ministre du Tourisme et de l’Environnement de la République du Congo, Arlette Soudan-Nonault, a évoqué à l'ouverture des travaux, l'importance de la rencontre de Brazzaville.

Cette importance est liée à la prise de conscience, par les dirigeants africains, de la nécessité de mettre en oeuvre les accords internationaux visant la protection de l’environnement et de la santé humaine, notamment la gestion écologiquement rationnelle des produits chimiques et des déchets dangereux.

« Notre planète subit aujourd’hui des pollutions dues en grande partie à une mauvaise gestion des produits chimiques et des déchets dangereux. En effet, les produits chimiques sont, actuellement, omniprésents et indispensables pour notre vie quotidienne. Ils sont utilisés dans la majorité des secteurs productifs et sont exploités pour la résolution de plusieurs problématiques liées à l’amélioration de la qualité de notre vie. Sur les 5 à 7 millions de substances chimiques connues, plus de 80 000 substances sont utilisées par les entreprises dans leurs procédés et opérations de production », a déclaré Arlette Soudan-Nonault. 

Pour elle, il s’agit là d’une grande menace tant pour le pays que pour ses habitants, compte tenu des graves problèmes que posent ces déchets, aussi bien aujourd’hui que dans le futur.

Rappelons que la Convention de Bamako est un traité des nations africaines interdisant l’importation vers l’Afrique de tout type de déchets dangereux (y compris les déchets radioactifs). Entrée en vigueur depuis le 22 août 1998, après son adoption le 30 janvier 1991 à Bamako au Mali sous l'égide de l’organisation de l’Unité africaine (OUA), elle est aussi une réponse à l’article 11 de la Convention de Bâle qui encourage les États à conclure des accords bilatéraux, multilatéraux et régionaux sur les déchets dangereux pour aider à réaliser les objectifs de la convention. Elle a tenu sa première conférence des parties (COP1) en 2013 à Bamako, soit 22 ans après son adoption. Puis la deuxième du 30 janvier au 1er février 2018 à Abidjan (Côte-d’Ivoire).


Bruno Okokana

Légendes et crédits photo : 

Photo 1 : la ministre du Tourisme et de l’environnement du Congo, ouvrant les travaux (crédit photo/ ADIAC) Photo 2 : les ministres et chefs de délégations posant en famille à l’issue de la cérémonie d’ouverture (crédit photo/ ADIAC)