Les Dépêches de Brazzaville



Crash de l’U.T.A : les parents des victimes toujours inconsolables trente ans après


Le 19 septembre 1989, un vol DC10 de la compagnie UTA, au départ de Brazzaville pour Paris, en France, s’écrasait au-dessus du désert de Ténéré, près du massif de Termit, au Tchad, après une escale à N'Djamena. Un drame, selon les enquêtes, causé par une valise piégée, fruit du terrorisme. 

Au total, cent soixante-dix personnes, de diverses nationalités, avaient péri dans cet accident, au nombre desquelles cinquante-trois Congolais. Pour se souvenir de ce malheureux événement, le ministre des Transports, de l’aviation civile et de la marine marchande, Fidèle Dimou, a déposé une gerbe de fleurs à la stèle érigée au cimetière du centre-ville, en mémoire des victimes. Une manière pour le gouvernement de se rappeler ces innocents Congolais arrachés brutalement à l’affection de leurs parents, par les activistes du terrorisme.

« Cette cérémonie constitue pour le gouvernement un devoir de mémoire à l’endroit des êtres chers que nous avons perdus, il y a exactement  trente ans. D’aucuns diront que trente ans c’est beaucoup, mais pour les familles qui ont perdu leurs parents, cela se vit comme si c’était hier. Une manière pour nous de toujours nous souvenir de ces dignes Congolais », a souligné le ministre Fidèle Dimou.

Pour les parents des victimes, présents sur les lieux, ce mauvais souvenir est encore loin d’être effacé de leurs mémoires, en dépit du nombre d’années passées à ce jour. La tristesse et le chagrin absolus ont été lus sur leurs visages.

« Nous commémorons aujourd’hui le 30e anniversaire du crash de l’UTA. Sous d’autres cieux, on commémorait plutôt la Journée de lutte contre le terrorisme international. Nous sommes sensibles à cela parce que nous avons été nous-mêmes victimes, mais hélas ! Le terrorisme international se poursuit. Je viens ici en mémoire de mon neveu décédé dans ce drame. Il était écrivain, de manière prémonitoire, il avait prédit cet accident. Le 30 septembre, les poètes congolais vont lui rendre un hommage mérité »,  a déclaré Martial De Paul Ikounga.

« Chaque fois que j’arrive ici, c’est comme si on m’avait poignardé au cœur. Et tout de suite, je revois l’image de mon enfant qui serait aujourd’hui mon poteau, mon soutien, celui qui allait m’enterrer dignement », a regretté amèrement une maman en larmes, rencontrée devant la tombe de son défunt fils.


Firmin Oyé

Légendes et crédits photo : 

Le ministre Fidèle Dimou déposant une gerbe de fleurs au pied de la stèle/Adiac