Les Dépêches de Brazzaville



Cuba : les étudiants congolais enterrent la hache de guerre


Le 8 avril dernier, des étudiants congolais en formation à Cuba étaient descendus dans les rues de La Havane pour manifester leur mécontentement suite au retard dans le versement de la bourse qu’ils attendent de leur pays.

Une situation qui a interpellé les gouvernements des deux pays (Congo et cuba). Vu la mesure de l’urgence, une mission conduite par le ministre des Affaires étrangères, de la coopération et des Congolais de l'étranger a été dépêchée. À ses côtés, son collègue de l’Enseignement supérieur, Bruno Jean Richard Itoua, et quelques hauts fonctionnaires des ministères concernés par ce dossier.

Arrivée à La Havane le 15 avril, la délégation congolaise a échangé avec les autorités cubaines en charge des questions de santé en tête desquelles le ministre Jose Angel Miranda.

« Vous comprenez que nous avons affaire à une jeunesse qui a mal évalué la situation du pays qui l'a accueillie généreusement. Un pays, Cuba, frappé par un embargo qui date et que nous ne cessons de dénoncer chaque année que nous montons sur la tribune des Nations unies. Le message de notre président porte sur le pardon et les excuses officielles avec cette volonté de continuer à coopérer. Il nous faut transcender ces événements et aller de l’avant. Tirons ensemble les leçons de ce que nous venons de vivre afin que pareille situation ne se reproduise plus », a dit Jean-Claude Gakosso, au nom du chef de l’Etat et du gouvernement congolais.

Le 16 avril, dans l’après-midi, les deux ministres, en compagnie de Rosalie Kama Nyamayoua, l’ambassadeur du Congo à Cuba, étaient face à trois cent-cinquante jeunes représentants la communauté estudiantine du Congo, remarquables par la blouse blanche qu’ils arboraient tous et en rapport avec leur futur métier de médecin.

Du haut de l’estrade, c’est un ministre des Affaires étrangères décontracté qui s’est adressé à ses « enfants » dans un discours dominé de conseils.

« Responsabilité, respect et reconnaissance pour le pays qui vous a accueillis ! », tel est le triptyque du message. Puis, Jean-Claude Gakosso d’ajouter : « Votre colère est légitime. Mais la méthode l’est moins. C’est notre faute et le président nous a chargés de vous dire qu’il vous a compris ».

Pas seulement, « vos problèmes seront résolus », a lâché le chef de la diplomatie congolaise. Il s’agit du versement de la bourse qui est la principale revendication. Douze mois annoncés sont déjà disponibles, a-t-il assuré.

Intervenant au nom de ses collègues, un étudiant a égrené d’autres situations pendantes allant de la vie académique aux conditions de vie en général et ceux d’ordre administratif. Au-delà de tout, on note le compromis trouvé et cette joie affichée par les étudiants.


Josiane Mambou Loukoula