Les Dépêches de Brazzaville



Département des Plateaux : la ville de Djambala prépare son centenaire


Objectif de cette rencontre : s’inspirer auprès du sénateur des festivités du centenaire de la ville de Gamboma, qui ont remporté un grand succès, afin de préparer la fête du centenaire de Djambala.

Expositions, colloques, conférences, visites commentées, publications, restaurations, activités sportives et autres événements culturels émailleront cette commémoration.

« Lors de l’organisation du centenaire de Gamboma, j’ai pu dissiper les malentendus. Il faut de la volonté et s’unir pour une grande mobilisation. Il faut en faire un souvenir de paix et laisser de côté toutes les distensions politiques, car la célébration d’un centenaire est apolitique. À Gamboma, par exemple, on avait fait une collecte d’argent et après un débat entre natifs, le thème de la fraternité a été choisi. Il faut beaucoup échanger sur les symboles, il faut beaucoup d’humilité », a expliqué André Obami Itou, président d’honneur du centenaire de Djambala.

La fête du centenaire s’annonce belle à Djambala, préfecture du département des Plateaux. Les infrastructures sont déjà achevées, grâce à la politique de municipalisation accélérée.

« Nous allons faire une stèle, une forêt artificielle, un village du centenaire, une bibliothèque et organiser un focus afin de mieux communiquer sur ces festivités », explique Gilbert Ikili, président du comité d’organisation.

La célébration du centenaire d’une ville est un événement historique et culturel qui nécessite de donner des repères tant aux adultes qu’à la jeune génération. « Il faut évaluer, il faut écrire. À Gamboma, un dépliant avait été conçu pour comprendre l’essentiel. Je reste disponible comme président d’honneur », a conclu Gilbert Ikili.

La ville de Djambala a été créée par un explorateur d’origine française, M. Gondrand, en 1913. L’origine de son nom est diversement interprétée. Les uns affirment que ce nom a été simplement attribué par M. Gondrand, sans autres explications. Les autres, les plus nombreux, soutiennent qu’un vieux Téké aurait répondu au commandant qui s’inquiétait des moyens de subsistance auprès de la population de Djambala, peu désireuse d’accueillir un poste militaire, « ndza mbala », mange de l’igname en français. Il aurait compris ce propos du vieux Téké comme la réponse à sa question, dénommant le village « Djambala ».

Cette version, la plus répandue, est contredite par une autre qui voudrait que Djambala ait été à l’origine le nom d’un Tchadien, garde du corps de l’explorateur fondateur de la ville. Il aurait profité du départ de son chef pour donner son nom à la ville.

En attendant de savoir quelle est la véritable origine du nom de cette ville centenaire, on peut se souvenir que, dès sa fondation, Djambala est né de l’extension des villages d’Oyanfoula et de Ngoulayou.

Chef-lieu de la circonscription téké, Djambala a gardé ce statut de chef-lieu, quand les colons fusionnent, en 1915, cette circonscription à celle d’Alima qui avait pour chef-lieu Ossélé.

En 1918, le chef-lieu est transféré à Gamboma, avant de le retrouver en 1944. Entre-temps, le département des Batékés a été relié au Pool, en 1933.

C’est en 1958 que le département des Plateaux voit le jour, avec Georges Blanc pour administrateur. En août 1964, Djambala est chef-lieu du département de la Léfini.

L’appellation « département des Plateaux » est récente puisqu’elle remonte à 1967 : auparavant, on parlait de la « région des Plateaux ». Martin Mberi en était le commissaire politique. Il y a cinquante-trois ans que le dernier des vingt-cinq administrateurs blancs, qui, depuis 1913, dirigeaient Djambala, a passé le relais aux Congolais. C’était en 1960, à la faveur de l’indépendance du Congo.


Fortuné Ibara