Les Dépêches de Brazzaville


Dossier Marché de la poésie - Alima Madina : « Entre la poésie et moi, il existe un lien sacré »


Alima Madina a commencé à écrire pendant ses années de lycée. Peu à peu, elle a participé à plusieurs concours de poésie qui souvent la plébiscitaient comme la meilleure. Forte de ce succès, elle a continué dans cette veine et y a trouvé ses marques. « Le problème qui se posait à moi était celui de l’édition. Le premier prix que j’ai remporté en 1993 pour une nouvelle était important pour moi parce qu’on promettait de l’éditer et ce problème se posait à moi avec acuité. »

Pour la poétesse congolaise, il existe entre elle et la poésie « un lien sacré » dans lequel elle puise ses forces : « J’ai commencé à prendre conscience de ce qui se passait autour de moi à l’âge de cinq ans : je me sentais différente des autres, car je vivais seule avec mon père. Et lorsque je l’ai perdu, j’ai commencé à m’interroger et la poésie est venue à moi. Dans les moments de souffrances, j’ai trouvé comme confidentes l’écriture et la poésie. »

Depuis, elle écrit et s’inspire du quotidien même si elle estime qu’il y a toujours une part de subjectivité dans ses œuvres. Dans la préface de Splendeur cachée, Boniface Mongo-Mboussa évoque à son sujet « l’amour intransitif » de Rainer Maria Rilke, qui mêle « le sens de l’autre et une quête spirituelle ».

Musulmane pratiquante, Alima Madina enseigne la philosophie. « Dans ma famille, les filles n’avaient pas souvent droit à la parole. Avant de devenir professeur de philosophie, je ne parlais pas, mais j’écrivais. La philosophie me donne une vision critique du quotidien que je traduis. »

Alima Madima souhaite que l’édition devienne accessible aux nombreux Congolais qui gardent chez eux des manuscrits en raison des coûts très élevés.


Hermione Désirée Ngoma