Les Dépêches de Brazzaville


Dossier Marché de la Poésie - Edition : Omer Massoumou et Jean-Blaise Bilombo Samba signent la première anthologie de poésie congolaise


Voici ma tête congolaise, qui paraîtra aux Éditions Jean-Michel Place, est une anthologie de poésie congolaise des origines à nos jours, rassemblant, depuis Le Mauvais Sang de Tchicaya U Tam’si au dernier recueil d’Omer Massem à paraître, Fragment sauvegardé, les meilleurs textes du genre.
Ce projet, lancé en 2013, qui vient d’être finalisé, a permis aux auteurs d’inventorier près de quatre-vingt-quatorze ouvrages en trois cinquante pages. Ce panorama de la poésie, après soixante ans de création littéraire, n’existait pas.

« Cette anthologie sera la toute première après celle de Jean-Baptiste faty-Loutard, qui portait uniquement sur la littérature congolaise, et celle de Noël Kodia-Ramata, qui a publié un dictionnaire de la littérature congolaise insistant sur les romans. Nous portons notre attention sur les recueils de poèmes effectivement publiés chez des éditeurs congolais et extérieurs », précise Omer Massoumou. Jean Blaise Bilombo Samba, acteur culturel majeur à Brazzaville et grand connaisseur des courants littéraires et de l’histoire de nombreuses œuvres littéraires, a joué un rôle important dans le choix des œuvres poétiques. Enseignant de poésie et de littérature française, poète lui-même, Omer Massoumou estime que cet ouvrage est un travail de complémentarité. Il a rédigé l’introduction de l’anthologie en présentant le contexte de travail ; Jean-Blaise Bilombo Samba a rédigé une postface dans laquelle il donne sa vision sur la création poétique en tant que poète et créateur.
« Nous avons travaillé d’octobre 2013 à avril 2014, mais ce travail, on l’a fait parce que nous avions déjà une expertise. Nous avons inventorié la presque totalité des poètes congolais : il nous a fallu passer des commandes en France et à Pointe-Noire et travailler avec des collègues et des partenaires qui ont pu nous envoyer des œuvres poétiques. Nous avons couvert l’essentiel dans le sens où nous avons recensé quatre-vingt-quatorze poètes », expliquent les auteurs.

Le titre de l’ouvrage, Voici ma tête congolaise, est tiré d’un poème de Tchicaya U Tam’si. Subdivisée en trois parties, l’anthologie recense une diversité d’écrits poétiques. La première regroupe la première génération des poètes congolais (1955 à 1969) avec Leyet Gaboka, Jean-Baptiste Taty-Loutard, Sébastien Matingou, Maxime Ndebeka, Téophile Obenga. Dans la seconde période (1970 -1990), on trouve des poètes comme Jean-Blaise Bilombo Samba ou Marie Léontine Tsibinda, un parcours marqué par une trentaine de poètes et l’émergence des premières figures féminines dans la poésie. La troisième période (1990 à nos jours), plus foisonnante, se caractérise par un nombre croissant de poétesses et une diversité de thèmes : regard sur le passé du pays, conscience des drames congolais, expression de l’amour, surtout dans l’écriture poétique féminine.

« La poésie congolaise arrive à une phase de maturité où elle a besoin d’être connue et diffusée », estime Omer Massoumou.


Hermione Désirée Ngoma