Les Dépêches de Brazzaville



Ebola : décès d’un premier cas confirmé à Butembo


À en croire la source, il s’agit d’un contact de Beni qui avait refusé de coopérer avec les autorités sanitaires et qui s’était enfui à Butembo où il est décédé à l’hôpital universitaire. Le personnel de santé de l’hôpital, formé sur les dispositions à prendre face à des cas suspects, a respecté les mesures de protection individuelle. L’enterrement a été sécurisé.

Dans la riposte contre la maladie à virus Ebola, l’implication communautaire est requise pour renforcer la lutte. Il est donc difficile aux équipes de terrain de travailler si la communauté ne coopère pas avec elles. Ce refus contribuera à l’aggravation de la propagation de la maladie. Les cas de résistance sont rapportés dans  le quartier de Ndindi, dans la ville de Beni. Ce quartier est ainsi  devenu le principal foyer de l’épidémie à l’heure actuelle concentrant 70 % des vingt derniers cas confirmés. Cette situation est liée à la résistance de la communauté dans ce quartier à collaborer avec les autorités sanitaires. Quelques familles ont longtemps caché les personnes malades, refusant de les amener auprès des prestataires de soins au Centre de traitement d’Ebola (CTE) ou à la vaccination. Plusieurs incidents violents à l’encontre du personnel médical et des structures de soins avaient également été rapportés. Afin d’apaiser les tensions, un dialogue communautaire a été lancé entre la coordination de la riposte et les leaders communautaires de Ndindi. Par ailleurs, un comité local de coordination composé des leaders du quartier a été mis en place et un plan d’action communautaire a été élaboré.

Renforcement de la surveillance aux points d'entrée

Après avoir reçu l’information que plusieurs contacts vivant à Beni s’étaient déplacés à Butembo, une équipe de surveillance de la coordination s’y était déjà installée depuis plusieurs jours. Le 5 septembre, le coordonnateur de la riposte, le Dr Ndjoloko Tambwe Bathe, s'est également rendu à Butembo, en compagnie d’autres responsables de sa structure afin d’y mettre en place une équipe de riposte complète. Ils ont également identifié les sites d’emplacement du laboratoire mobile et d’un nouveau CTE. La vaccination des premiers contacts identifiés a pu commencer.
En ce qui concerne la surveillance aux points d’entrée,  le Programme national d’hygiène aux frontières a établi une cartographie de la mobilité de la population dans les zones touchées par l’épidémie, en collaboration avec l’Organisation mondiale de l’immigration. Cette cartographie a permis d’identifier cinq axes prioritaires pour le renforcement de la surveillance aux points d’entrée, à savoir Mangina – Kyanzaba – Mabalako ; Mangina – Beni ; Beni – Maboya – Butembo ; Beni – Bunia / Beni – Kisangani et Beni - Kasindi

Pour rappel,  le 4 septembre, la situation  épidémiologique  révèle qu’au  total, cent vingt-sept cas de fièvre hémorragique ont été signalés dans la région, dont quatre-vingt-seize confirmés et trente et un  probables. Quatre cas suspects sont en cours d'investigation.  Trois  nouveaux cas confirmés, dont un  à Mabalako, un à Mandima et un autre à Butembo. Les investigations ont révélé qu’un cas confirmé enregistré à Beni provenait de Kalunguta, une zone de santé rurale entre Beni et Butembo. Le cas est déjà guéri et a été déchargé du CTE. Deux  décès de cas confirmés ont été signalés, dont un à Beni et un autre à Butembo .


Blandine Lusimana