Les Dépêches de Brazzaville



Émergence économique : la RDC sans système normatif national cohérent


Avec le changement à la tête du pays, certaines questions d’intérêt national ou continental reviennent en force avec l’espoir cette fois de solutions adaptées et durables. Pour l’Association pour la promotion de la métrologie et la normalisation en RDC (Apromen), la normalisation sera d’un apport considérable dans les efforts actuels de mettre fin au contraste entre pays potentiellement riche et population très pauvre. Il s’agit, insiste l’Association dans un communiqué officiel, des « repères crédibles » dont il faut également « s’assurer de l’entretien, de la large diffusion, de l’évolution et de la mise en œuvre progressive dans le pays ».

Comme l’explique Bertin Bululu, le SNN constitue un véritable préalable dans tous les domaines de la vie nationale : le bien-être et la sécurité des personnes et des biens, la qualité des produits et services dans tous les secteurs (éducation, construction, industrie, commerce, protection de l’environnement, agriculture, transport, énergie, justice, contrôle, etc.) et la stimulation de l’intégration économique nationale, régionale et internationale. Avec les efforts d’ouverture du pays à l’étranger, les autorités RD-congolaises ne pourront plus éluder la question. En effet, il y va désormais de la survie du pays dans un contexte de libéralisme de mise en place prochaine d’un marché unique africain. Outre le volet développement économique cher à l’actuel régime, il y a aussi certains problèmes récurrents représentant autant de contraintes majeures au développement économique du pays. Sur ce point aussi, le SNN, renchérit Bertin Bululu, constitue « un atout essentiel dans la lutte contre la corruption et la pauvreté, ainsi que la compétitivité des entreprises locales ».

Pour l’Apromen, les autorités RD-congolaises doivent songer à construire un SNN qui s’adapte à leur vision de développement du pays. Un tel objectif appelle à prendre certaines précautions. Il y a, par exemple, la nécessité « d’initier une vaste campagne de sensibilisation et de mobilisation de la communauté nationale sur l’importance de la normalisation pour le développement ». Cela doit se faire à tous les niveaux des parties prenantes, c’est-à-dire les pouvoirs publics, la société civile, le secteur privée, l’enseignement, les milieux de la recherche et les évaluateurs de la conformité. Quant à la seconde étape qui se dessine déjà, elle comprend l’élaboration « d’une législation pertinente sur la normalisation ». Sur ce point, Bertin Bululu juge indispensable de s’assurer de la bonne prise en compte des principes de base universels de la normalisation, notamment le large consensus des parties prenantes comme mode d’adoption des normes, la transparence ou neutralité ainsi que l’ouverture dans le processus d’élaboration des normes, la cohérence par rapport aux autres textes en vigueur et enfin la pertinence de la norme par rapport à l’état de la technologie tout en visant le degré optimal d’ordre. Le débat est bien relancé.  


Laurent Essolomwa