Les Dépêches de Brazzaville



Employabilité : l’Unesco lance une académie mondiale des compétences


L’agence onusienne a dévoilé le projet intitulé « Compétences pour une jeunesse résiliente à l’ère du Covid-19 et au-delà », à l'occasion de la Journée mondiale des compétences des jeunes, célébrée le 15 juillet.

L’initiative de l’agence onusienne vise à doter un million de jeunes de compétences en matière d'employabilité et de résilience et à les aider à trouver un emploi pendant la récession qui s'annonce, alors que les perspectives de travail s’assombrissent.

Les membres de la coalition mondiale pour l'éducation de l'Unesco, lancée en mars pour aider les pays à élaborer des solutions d'apprentissage inclusives, font équipe pour offrir aux jeunes la possibilité d'acquérir des savoir-faire, numériques, notamment grâce à un accès gratuit aux programmes de développement des compétences en ligne. Les offres des partenaires seront mises en commun au sein de l’Académie mondiale des compétences, offrant ainsi un accès facile aux possibilités de formation.

Parmi les partenaires fondateurs figurent Coursera, Dior, Festo, Huawei, IBM, Microsoft, Orange et PIX. Des organisations internationales et des partenaires tels que l'Organisation internationale du travail (OIT), l'Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) et World Skills Competition contribueront également au projet.

L'académie fonctionnera selon un processus de jumelage facilité par Unevoc, le réseau mondial de l'Unesco pour les institutions spécialisées dans l'enseignement technique et la formation professionnelle.

Des informations détaillées sur les formations disponibles seront partagées avec les 250 centres Unevoc dans plus de 160 États membres. Les centres identifieront les participants intéressés et les mettront en contact avec les plateformes de formation des membres de la coalition. La sensibilisation des apprenants issus de milieux défavorisés sera une priorité.

« La crise a mis en évidence l'urgence de doter les jeunes des compétences adéquates pour accélérer la transition vers des économies plus inclusives, durables et résilientes », a déclaré Stefania Giannini, directrice générale adjointe de l'Unesco pour l'éducation. « Cela nécessite un investissement massif dans l'éducation et la formation professionnelle et des partenariats élargis avec les employeurs afin de réduire l'écart entre l’exigence de compétences et l’emploi », a-t-elle ajouté.

L'impact de la pandémie sur l'éducation et l'emploi a été spectaculaire. Les étudiants inscrits dans des établissements de formation et les apprentis ont été particulièrement touchés par les fermetures des établissements car ils dépendent davantage de la formation pratique et du matériel qui ne sont disponibles que dans les centres de formation et sur les lieux de travail.

Selon la récente note d'orientation du Secrétaire général des Nations unies sur le monde du travail face au Covid-19, les jeunes représentent plus de 40% des personnes employées dans les secteurs les plus durement touchés dans le monde. Avant même que la crise ne frappe, 267 millions de jeunes n'avaient ni emploi, ni instruction, ni formation.

Des compétences dans des domaines tels que l'analyse des données, l'informatique en nuage, l'intelligence artificielle et l'apprentissage machine sont demandées sur les marchés du travail du monde entier. Or, de nombreux systèmes d'éducation et de formation ne disposent pas des capacités nécessaires pour préparer les jeunes à l'emploi dans ces domaines.


Josiane Mambou Loukoula