Les Dépêches de Brazzaville



Enjeux de l’heure : le secteur de l’enseignement à rude épreuve


L’entame de l’année scolaire 2019-2020 a été quelque peu mouvementée à la suite des effets négatifs de l’application de la gratuité de l’enseignement instaurée par le chef de l’Etat, Félix Tshisekedi. Alors que semblait s’accorder les violons entre les décideurs publics et les responsables des écoles, le secteur universitaire s’est invité au débat avec ses problèmes autrefois restés sans solutions, notamment le taux à appliquer aux frais académiques ainsi que l’élasticité de l’année académique dans certaines institutions. Il n’y a plus une seule semaine qui s’écoule sans incidents graves sur les sites universitaires et dans des écoles réfractaires.

A cet effet, après les récents événements qui ont ébranlé l’Université de Kinshasa (Unikin), le secteur de l’enseignement universitaire est une nouvelle fois au cœur de l’actualité. Le comité de gestion de l’Institut facultaire des sciences de l’information et de la communication (Ifasic) a décidé de suspendre toutes les activités, au lendemain d’un mouvement estudiantin ayant occasionné plusieurs pertes matérielles. A l’origine de la contestation estudiantine, l’application du taux réel pour la fixation des frais académiques en lieu et place du taux officiel pris comme référence l’an dernier. En réaction à la contestation jugée violente, le comité de gestion de l’Ifasic a décidé d’exclure les trois étudiants considérés comme instigateurs du mouvement. Par ailleurs, à l’Université pédagogique nationale (UPN) et l’Unikin, l’élasticité des années académiques qui est passée sous silence vient conforter l’opinion de ceux qui ont toujours dénoncé le désordre ayant élu domicile dans le secteur de l’enseignement universitaire. Alors que l’année académique 2019-2020 a officiellement démarré au mois d’octobre, l’on constate qu’à l’UPN les cours ont repris dans certaines facultés le 6 janvier.

D’autres facultés continuent à attendre la délibération de la deuxième session pour clôturer officiellement l’année passée. A tous ces problèmes, il sied d’ajouter ceux liés à l’insécurité sur les sites universitaires, à l’insalubrité dans les campus universitaires, à la vente des syllabus et autres supports de cours et aux grognes du corps scientifiques sur le déséquilibre des salaires. Les ministres de ces deux secteurs de l’enseignement en République démocratique du Congo ont du pain sur la planche et devraient s’impliquer davantage pour apporter des solutions idoines à ces problèmes de plus en plus récurrents qui minent l’éducation.


Jeannot Kayuba