Les Dépêches de Brazzaville



Finances : le premier emprunt obligataire du Congo lancé dans la ville océane


Le premier emprunt obligataire par appel public à l’épargne de 150.000.000.000 FCFA dénommé emprunt obligataire Congo 6,5% 2016-2021 est une levée de fonds destinée principalement à l’achèvement des travaux d’infrastructures déjà engagés. Cet emprunt est rémunéré à 6,5 % net d’impôts déclarés et sécurisés par l’ouverture d’un compte dans les caisses de la banque centrale. Cet emprunt obligataire  a été suggéré, arrangé et supporté par une équipe et des structures spécialisées. Ecobank est le principal arrangeur et chefs de file aux côtés des co-arrangeurs et co-chefs de file que sont  ASCA Groupe Attijariwafa représenté par Crédit du Congo et  BGFI Bourse. Un consortium de prestataires de services d’investissement et de bourse qui bénéficient de l’appui d’autres structures spécialisées (Financia Capital, LCB Capital, La financière, CBT Bourse).

Se félicitant du choix fait au département de Pointe-Noire pour le lancement de cette opération, Alexandre Honoré Paka, préfet de Pointe-Noire  a, eu égard à la situation difficile que traverse le pays en général et le département de Pointe-Noire en particulier, a déclaré : «Votre visite de travail se déroule dans un climat économique, social ponctué par une faible activité dans le domaine du travail et de l’emploi, nonobstant quelques activités menées dans le cadre de l’animation de celle-ci. Votre présence dans notre département constitue un soulagement grâce au contenu et à la pertinence de votre communication qui est très attendu ».

Pour le ministre Calixte Nganongo, «Le département de Pointe-Noire, poumon économique du pays, me semble indiqué pour cet emprunt obligataire la diversité de notre économie d’une part, le brassage de cultures, les exigences des expertises d’autre part témoignent depuis toujours de sa performance économique même dans un contexte particulièrement difficile».  Et d’ajouter : «Les emprunts obligataires placent le pays dans une nouvelle dynamique à l’image des autres pays de la Cémac».

Le compte sera approvisionné mensuellement à hauteur de 8% des recettes fiscalo-douanières avec un minimum de 5 Milliards de FCFA pendant la durée de vie de l’emprunt. « La recherche de la performance économique à très court terme inscrite dans une vision économique long terme est ce qui a obligé le gouvernement à recourir à ces emprunts obligataires qui revêtent un double avantage pour l’État qui a désormais accès aux marchés de capitaux par appel public à l’épargne et pour les investisseurs qui découvrent un nouveau produit sécurisé, défiscalisé et inscrit à la bourse des valeurs mobilières de l’Afrique centrale. Cet emprunt est un produit alternatif permettant à l’État congolais de diversifier ses sources de financement pour permettre l’optimisation de sa gestion budgétaire », a-t-il poursuivi.

Expliquant les différentes caractéristiques de de cette opération, Adonis Seaka, directeur général d’Ecobank, principal arrangeur et chef de file de cette opération, a dit que l’emprunt obligataire est une opération matérialisée par des titres appelés obligations. Les obligations sont évidemment des titres de créances en opposition aux titres de propriété. Dans cette opération, l’émetteur qu’est le Congo a l’obligation de respecter un certain nombre de contraintes. «Toute personne physique ou morale résidente et non résidente de la Cémac est éligible. La durée de l’emprunt étant de cinq ans. La période de souscription étant prévue du 15 au 23 décembre 2016 tandis que la date de jouissance des titres retenue sera le deuxième jour ouvré après la clôture de l’opération. Les intérêts afférents aux présentes obligations sont exonérés de tout impôt et taxe en zone Cémac », a indiqué le directeur général d’Ecobank. L’ensemble des fonds collectés servira au financement des projets inscrits dans la loi des finances 2016 et concernent les domaines des infrastructures routières, sanitaires, scolaires, etc.


Hervé Brice Mampouya

Légendes et crédits photo : 

le ministre des finances, du budget et du portefeuille public, Calixte Nganongo crédit photo"Adiac"