Les Dépêches de Brazzaville



Finances publiques : le FMI veut une mise à jour du cadrage macroéconomique du Congo


Une mission du Fonds monétaire international (FMI) séjourne depuis le 5 novembre à Brazzaville, dans le cadre des négociations avec le gouvernement congolais pouvant déboucher sur la conclusion d’un programme de réformes économiques et financières pour la période 2019-2022. Conduite par Alex Segura-Ubiergo, autrefois le chef de mission du FMI au Gabon, cette délégation espère ainsi accélérer le processus.

Les travaux de cet énième round de négociations ont été lancés, ce 7 novembre, par le ministre des Finances et du budget, Calixte Nganongo. Pour les partenaires du FMI, l’actualisation du cadrage budgétaire est un point essentiel qui sera examiné durant la semaine des discussions. Il y a une nette amélioration de la situation des finances publiques en lien avec la bonne santé du marché pétrolier.

 « Le Congo a fait des efforts énormes pour avancer vers un programme dans une situation économique difficile. Le pays a pu ajuster ses finances publiques pour améliorer la gestion des finances, avec un programme important sur la gouvernance et la transparence. Le dossier a pris un peu de retard, certes, mais nous sommes ici pour le faire avancer », a déclaré Alex Segura-Ubiergo.

En effet, depuis l’ouverture des discussions, en décembre 2017, les partenaires ont principalement salué le futur budget en débat au parlement ; la publication du rapport sur l’étude diagnostique du gouvernement sur les questions de gouvernance et de corruption réalisée avec l’assistance du FMI ; le projet d’amendement de la loi portant création de la Société nationale des pétroles du Congo rendant obligatoire chaque année la publication des audits de ses comptes financiers ainsi que de ceux de ses filiales.

« Malgré tous ces efforts, le dossier du Congo n’a toujours pas été présenté au conseil d’administration du FMI pour une question de qualification des assurances de financement », a rappelé Calixte Nganongo.

Le rapport de l’audit de la dette intérieure attendu     

Outre le cadrage macroéconomique, les deux parties vont plancher sur l’état d’avancement des réformes structurelles du pays ainsi que sur l’épineuse question des assurances de financement. La dette publique du Congo demeure insoutenable ; les experts exhortent pour cela le gouvernement à finaliser un accord avec ses créanciers en tenant compte de la nécessité de réduire le poids du passif de l’Etat.

Si le montant de la dette extérieure est connu, plus de 5 329 milliards de francs CFA, soit 110% du produit intérieur brut, celui de la dette intérieure n’est pas encore comptabilisé. « Il s’agit surtout de traiter de la question de la dette intérieure qui a aussi un poids sur le dynamisme de l’économie nationale », a rappelé le chef de mission du FMI, Alex Segura-Ubiergo. Pourtant, en mars dernier, le gouvernement avait engagé les cabinets Ernst-Young et Cacoges pour réaliser l’audit du stock de cette dette. Au plus tard  le 30 septembre dernier, les auditeurs devraient produire un fichier unique du passif intérieur allant du 1er janvier 2014 au 31 décembre 2016.

À ce jour, le rapport des cabinets Ernst-Young et Cacoges n’est pas disponible. D’après une source proche du dossier, les auditeurs ont sollicité un délai supplémentaire afin de finaliser leurs enquêtes. Ceux-ci doivent passer au crible l’ensemble des opérateurs économiques créanciers de l’Etat, y compris les écritures comptables justifiant les créances.   


Fiacre Kombo

Légendes et crédits photo : 

Le ministre Calixte Nganongo lançant les travaux