Les Dépêches de Brazzaville



Grossesse et antiépileptiques : zoom sur les risques


Malformations congénitales, retards neuro-développementaux… Les antiépileptiques présentent un important danger pour la santé de l’enfant à naître. Un lien de cause à effet récemment détaillé par des scientifiques français en lien direct avec l’affaire du valproate de sodium (Depakine). Mais dans quelle proportion ce risque est-il rapporté ?

Selon l’équipe du Dr Rosemary Dray-Spira, médecin épidémiologiste et chargée de recherche à l’Inserm*, « l’exposition au valproate de sodium pendant la vie fœtale multiplie par 4 ou 5 le risque de troubles neurodéveloppementaux. Au total, 5%** des enfants français exposés au valproate de sodium dans le ventre de leur mètre ont souffert de ce trouble dans leurs cinq premières années de vie, contre 0,89%*** chez les petits dont la maman n’avait pas pris d’antiépileptique pendant sa grossesse ». Des résultats obtenus à partir de l’analyse des données rapportées en janvier 2011 et décembre 2014. 

Langage, apprentissage, autisme

L’exposition fœtale au valproate de sodium multiplie :

  • Par 5,1 le risque de handicap intellectuel ;
  • Par 4,7 la survenue de troubles de l’acquisition du langage, de l’apprentissage et fragilités motrices ;
  • Par 4,6 le risque de développer un trouble du spectre autistique

Ces risques n’étaient pas repérés chez les petits exposés pendant le seul premier trimestre de la grossesse. Et le risque de fragilités était moindre en cas de faibles dosages. D’autres molécules antiépileptiques prises pendant la grossesse, « la lamotrigine, la carbamazépine et la prégabaline » présentaient des risques pour l’enfant. En revanche, il semble que les antiépileptiques suivants n’engendrent pas de troubles neurodéveloppementaux chez le petit malgré une exposition fœtale : « le clonazépam, la gabapentine, le lévétiracétam et l’oxcarbazépine ».

 


D.S

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