Les Dépêches de Brazzaville



Internet mobile : le coût du gigabit jugé satisfaisant au Congo


Après le Congo, où le prix du GB en haut débit mobile est à 4,45 dollars, soit environ 2 500 F CFA, des pays comme l’Angola (16,3 dollars), la Guinée Bissau (15,66 dollars) ou encore le Zimbabwe et la Somalie (15 dollars) affichent des tarifs jugés très chers. Plus loin, et ce qui paraît surprenant, l’Afrique du Sud (10,41 dollars) et la Côte d’Ivoire (8,78 dollars) présentent un tableau peu alléchant malgré un écosystème internet dont l’exemplarité est saluée.

Parmi les bons élèves en termes de tarifs les plus abordables, l'on note le Soudan (1,2 dollar), le Nigeria (2,74 dollars), le Rwanda (2,8 dollars), le Burundi (3,3 dollars) ou encore le Cameroun et le Niger (tous les deux à 3,48 dollars). Le Congo vient avec 4,45 dollars, pas très loin de la belle affiche et mieux que la République démocratique du Congo alignée à la quarante-deuxième place, avec 12,58 dollars le GB, soit un peu plus de 7000 F CFA, ou encore le Maroc, vingt-deuxième, avec un tarif de 5,28 dollars le GB en haut débit mobile.

La cherté du prix de l’internet est un sujet qui ne laisse pas anodin, en témoignent les différentes interprétations de ce classement sur la toile. Si le Congo peut se réjouir d’une position quelque peu agréable dans ce rapport, réalisé par une institution aussi crédible que l’Alliance for affordable internet, c’est grâce aux efforts consentis par l’Etat, notamment l’Agence de régulation des postes et communications électroniques (Arpce) dans la rationalisation en la matière, l’établissement et le contrôle des normes de qualité de service.

Malgré une morosité économique qui a également touché le secteur et ayant adoubé, l’année dernière, une guerre tarifaire chez les principaux opérateurs de téléphonie mobile, l’Arpce avait tapé du poing sur la table pour garantir l’environnement de la téléphonie mobile qui risquait d’exploser avec des offres d’internet dites toxiques.

Quoique des efforts sont davantage souhaités par les consommateurs pour un internet encore plus moins onéreux, ce classement augure tout de même des actions fondamentales, parfois discrètes, réalisées par les pouvoirs publics et l’Arpce dans le maintien d’un écosystème qui se développe.

Auteur de ce classement, l’Alliance for affordable internet est une initiative visant à rendre l’internet plus abordable dans le monde entier. Elle compte quatre-vingts organisations membres provenant de plusieurs pays, de la société civile et des secteurs public et privé. Elle travaille en étroite collaboration avec les gouvernements et les acteurs locaux en Afrique, en Asie et en Amérique latine sur la réforme des politiques et de la réglementation grâce à une combinaison d'activités de plaidoyer, de recherche et de partage des connaissances.

 


Quentin Loubou

Légendes et crédits photo : 

Le siège de l'Arpce à Brazzaville