Les Dépêches de Brazzaville



Invalidation des députés de l’opposition : Lamuka suspend sa participation aux activités parlementaires


« Nous dénonçons ce comportement des juges, un comportement manifestement orienté contre notre coalition et de nature à mettre à mal la cohésion nationale déjà très fragile », a indiqué le principal leader de Lamuka dans son fief de Faden House à Kinshasa.  Par conséquent, a-t-il ajouté, les principaux leaders de cette plate-forme,  dont il s’est fait le porte-voix, rejettent les arrêts rendus par la Haute Cour « pris largement hors délai, violant ainsi les dispositions de l’article 76 bis de la loi électorale ».

Martin Fayulu a fait observer que le recomptage des voix, étape ultime à laquelle recourt le juge constitutionnel après épuisement de toutes les vérifications d’usage, n’a jamais eu lieu. Les parties prenantes, en l’occurrence le ministère public, la Commission électorale nationale indépendante et les partis politiques membres de la coalition Lamuka, n’ont jamais été confrontés, conformément à cette disposition de la loi électorale.

"Une justice aux ordres du FCC"

Il en est de même, a-t-il poursuivi, pour l’article 74 de la loi électorale également violée par la Cour constitutionnelle qui, à en croire Fayulu, est allée au-delà du délai lui imparti pour l’examen des contentieux des élections législatives. Pour ce challenger de Félix Tshisekedi à la dernière présidentielle, il ne fait l’ombre d’aucun doute que la Cour constitutionnelle est aux ordres du Front commun pour le Congo (FCC). La corruption passe aujourd’hui, selon lui, pour le seul véritable salaire du juge et du magistrat. « Les juges de la Cour constitutionnelle ont perdu totalement leur indépendance au profit de l’appartenance à une coalition politique désavouée par le peuple congolais », a-t-il dénoncé.

En définitive, a-t-il martelé, la coalition Lamuka a pris l’option de suspendre, à dater de ce jour et ce, jusqu’à nouvel ordre, la participation de ses députés et sénateurs aux activités parlementaires. Il a annoncé, dans la foulée, une série d'actions contre la coalition FCC- Cap pour le changement qui, d'après lui, « a assassiné la démocratie en République démocratique du Congo ». Premier acte, un sit-in débuté la veille devant les bâtiments de la Cour constitutionnelle. Le tout sera couronné par des manifestations de grande envergure prévues pour le 30 juin.     


Alain Diasso