Les Dépêches de Brazzaville



Journée internationale des droits de l’enfant : Reiper et Apprentis d’Auteuil sensibilisent les différents acteurs


Placée sur le thème : « Prévention des violences faites aux enfants et prise en charge des victimes : cas des guichets uniques », la table ronde a regroupé les pouvoirs publics, les médias, les communautés locales et les associations. L’initiative s’inscrit dans le cadre du projet : « Promotion, respect et mise en œuvre des droits de l’enfant en République du Congo », qui bénéficie du soutien financier de l’Union européenne. Mis en œuvre par Reiper(Réseau des intervenants sur le phenomène des enfants de la rue) et Apprentis d’Auteuil, ce projet d’une durée de trois ans a démarré en mars 2016 et s’achèvera en février 2019.

Exposant sur le thème retenu à cette occasion, Roméo Mbengou d'Azur Développement a indiqué que la violence avait des impacts humain et économique. Par exemple, sur le plan humain, l’orateur a souligné que la violence a un impact sur les enfants, la famille et la communauté dont les effets peuvent durer toute une vie. Selon lui, au niveau économique, les coûts de la violence envers les enfants sont liés aux services médicaux, services de protection, enquêtes policières ainsi qu'au placement en famille d’accueil et les autres services de placement, le maintien des familles, la réadaptation, les programmes de traitement.

Pour prévenir ce fléau, l’exposant a estimé qu’il faut, entre autres, sensibiliser les enfants aux différentes formes de violences afin qu’ils apprennent à les reconnaître et à les dénoncer. Il faudrait également sensibiliser les hommes et les femmes aux différentes formes de violences et aux lois protégeant les enfants afin de les conscientiser. L’autre recommandation consiste à mener un plaidoyer pour la mise en place des programmes de prévention des violences envers les enfants.

Des guichets uniques

Le constat au Congo est que malgré l’existence des lois sur la protection de l’enfance, de nombreux cas de violations des droits des enfants sont à signaler. Afin d’assurer cette prise en charge, deux guichets uniques d’assistance aux femmes et enfants victimes de violences ont été mis en place à Brazzaville et Pointe-Noire par Azur Développement. Ainsi, de mai à octobre 2017, sur un total de 79 cas, 37 sont des enfants victimes des violences sexuelle, physique ou psychologique, soit un pourcentage de 46% pour Pointe-Noire, et pour Brazzaville, sur 53 cas de violences identifiés, 18 filles ont été victimes de violences sexuelles, soit 33%.

Pour le coordonnateur national du Reiper, Joseph Bikié Likibi, la problématique sur la protection des droits de l’enfant est capitale pour le Congo qui va répondre au comité des droits de l’enfant dans deux ans, sur toutes les recommandations qui lui ont été faites. Car certaines d’entre elles ne sont pas encore mises en œuvre. « Nous essayons d’apporter la lumière sur des thèmes sur lesquels nous avons des preuves que les enfants ne sont pas suffisamment protégés, notamment sur des questions de protection des droits contre toutes les formes de violences. », a-t-il dit.

Notons que cette rencontre s’est déroulée en présence du directeur général des Affaires sociales, Christian Mabiala, et de l’ambassadeur de l’Union européenne au Congo, Saskia de Lang.


Parfait Wilfried Douniama

Légendes et crédits photo : 

Le présidium ; une vue des participants ; crédit photo Adiac