Les Dépêches de Brazzaville



Justice: début du procès de miliciens présumés pour viols d'enfants


Le député provincial Frédéric Batumike et ses 17 coaccusés sont poursuivis pour "crime contre l'humanité par viol et par meurtre (...), participation à un mouvement insurrectionnel", a déclaré à l'AFP Me Charles Cubaka Cicura, porte-parole du collectif d'avocats qui représente les victimes. Les prévenus sont soupçonnés d'appartenir à une milice, "Djeshi ya Yesu" (Armée de Jésus, en swahili), dirigée par M. Batumike, selon l'auditeur supérieur militaire du sud-Kivu, le colonel Roger Wavara.

M. Batumike avait été arrêté en juin 2016 ainsi que 74 autres personnes. Il était accusé d'avoir recruté un "féticheur qui conseille aux miliciens de violer de très jeunes filles pour pouvoir être assurés d'une protection surnaturelle". Une quarantaine d'enfants - âgés de 8 mois à 12 ans - a été victime d'enlèvement et soumise à des violences sexuelles entre mai 2013 et l'an 2016, a indiqué Me Cubaka. "Au moins deux enfants sont morts des suites de ces violations", selon la Mission de l'ONU en RDC.

Fondateur de l'hôpital de Panzi (Bukavu), qui vient en aide aux femmes violées dans les conflits qui ravagent l'est congolais depuis deux décennies, le gynécologue congolais, Denis Mukwege, avait dénoncé en 2014 et 2015 cette vague d'enlèvements et de viols nocturnes de fillettes dans le village de Kavumu, proche de Bukavu.

Soupçonné d'être le commanditaire de l'assassinat d'un défenseur des droits de l'Homme congolais, Évariste Kasali, tué le 17 mars 2016, M. Batumike est également accusé du meurtre d'un Allemand, Walter Müller, propriétaire de plantations au sud-Kivu, sauvagement assassiné en 2012. Les autorités de Kinshasa avaient également reproché à l'élu local "plusieurs attaques (meurtrières de) positions de l'armée et de la police" dans l'est.


AFP

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Une séquence du procès