Les Dépêches de Brazzaville



Justice internationale : la RDC prête à honorer ses créances


La République démocratique du Congo (RDC) est, de plus en plus, condamnée par défaut au paiement des fortes sommes d’argent au niveau des instances judiciaires et des chambres arbitrales internationales. Tel est le triste constat fait par le chef de l’Etat, Félix Antoine Tshisekedi, lors de la 33e réunion du Conseil des ministres tenue, par vidéoconférence, le  29 mai. Une situation qu’il a jugée inadmissible alors que le pays avait la latitude de l’éviter. Aussi, pour défendre les intérêts de la République vis-à-vis des firmes telles que Eximbank China et DIG Oil, le vice-Premier ministre, ministre de la justice et Garde des sceaux, a-t-il été chargé de prendre langue avec les sociétés envers lesquelles le pays est redevable. Ces négociations devront éventuellement conduire à des arrangements à l’amiable pouvant consister à l’effacement pur et simple des créances mises à charge de la République.

Au cours de ce Conseil des ministres, il a également été évoqué la perspective d’une réouverture des restaurants, bars et autres espaces dans le souci d’atténuer l’impact de la Covid-19. Il a néanmoins été convenu que cette question fasse l’objet d’une étude approfondie par le gouvernement pour concilier les exigences de la lutte contre la propagation de la pandémie et la reprise progressive des activités économiques.

A propos de la pandémie du coronavirus qui a atteint, au plan national, 2545 cas confirmés, soixant-huit décès et 365 cas de guérison entre le 10 mars et le 25 mai, le ministre de la Santé, le Dr Eteni Longondo, a déploré la multiplication malheureuse des incidents contre les équipes de la riposte à Kinshasa avant d’annoncer le lancement de dépistage de masse déjà effectif au stade des Martyrs. Dans la foulée, il a annoncé une dotation des équipes de riposte en matériel et équipements par la Banque mondiale à hauteur de 2 millions de dollars américains, ainsi qu’une donation en médicaments par le gouvernement indien.

Cependant, eu égard aux nombreuses préoccupations soulevées par le Conseil en rapport avec la gestion de la pandémie, le Conseil a engagé le ministre de la santé ainsi que les ministres sectoriels à approfondir chacune d’elles en vue de trouver des mesures idoines. Ces préoccupations touchent, entre autres, à l’efficacité de l’Artémisia, à la décentralisation des laboratoires spécialisés au plan national, à l’évaluation des mesures de la gratuité de l’eau et du courant électrique, à la reprise des cours dans les provinces non contaminées et celle des seules classes terminales dans les provinces affectées, etc.

Concernant particulièrement la réouverture des écoles, il  a été indiqué que le chef de l’Etat présidera très prochainement une réunion avec les ministres sectoriels, les experts et les acteurs impliqués à cette fin. Toujours en rapport avec la gestion de la pandémie, le Conseil a annoncé la mise en place d’une stratégie de communication de proximité, ainsi qu’une affectation financière aux provinces pour leur permettre de faire directement face à la riposte.


Alain Diasso