Les Dépêches de Brazzaville



Le nzango : un jeu devenu un sport


Des femmes s’agitent dans tous les sens. Elles dansent, chantent et font des jeux de pieds. Toute cette ambiance pour animer leur match de nzango, « un jeu auquel nos enfants adolescentes jouaient dans les cours des écoles primaires. Maintenant, c’est devenu un sport de femmes », a indiqué Gervais Bemba, coordonnateur au service des Sports.

Le nzango fait désormais partie des disciplines sportives officielles dans tout le Congo. Pratiqué désormais sur toute l’étendue du territoire par des femmes des administrations publiques, privés et des associations qui se sont constituées en équipes, il connaît de plus en plus de succès.

Ce nouveau sport est en passe de se doter d’une fédération, nous a confié Urbain Mongo, journaliste sportif et membre de la commission préparatoire. « Nous avons travaillé sur la mise en place d’une fédération de nzango. Si tout marche bien, le mois prochain ce sport aura un siège ici à Brazzaville où tous les problèmes liés à son fonctionnement seront traité. » Deux candidats sont en lice, Blanche Akouala et Passy-Noël Titove, pour le poste de la présidence, dont l’assemble générale s’est tenue le 10 juillet. Ce sport moderne, qui vit actuellement des dons de certaines autorités du pays, avait déjà été adopté par décret et arrêté ministériel en 2005 au Congo-Brazzaville.

Les équipes de nzango effectuent des déplacements dans les pays africains pour jouer avec d’autres équipes. Certaines parmi ces équipes gagnent des compétitions sportives. En 2009, la RD-Congo a aussi intégré le nzango dans sa législation sportive. Ce qui justifie qu’aujourd’hui les deux Congo espèrent que ce nouveau sport pourra rejoindre bientôt le rang des disciplines sportives olympiques.

Selon certains médecins, le nzango a des effets bénéfiques sur la santé, surtout en matière de traitement contre l’obésité. Ces derniers encouragent les femmes à s’y mettre. « Quand je joue au nzango, je me sens libérée de la fatigue et de mes courbatures », confie Anne, la cinquantaine. Cependant, ce nouveau sport n’est pas souvent apprécié par certains hommes. « Je ne peux pas permettre à ma femme de se ridiculiser en jouant au nzango », a laissé entendre M. Baudelaire.


Flaure-Élysée Tchikaya