Les Dépêches de Brazzaville


Libye : le ministre des Affaires étrangères demande au maréchal Haftar d’accepter une autorité civile


« Monsieur Haftar doit d’abord accepter de travailler sous une autorité civile et donner officiellement son approbation à l’accord politique » interlibyen signé en 2015 et dont est issu le gouvernement d’union nationale, a déclaré le chef de la diplomatie libyenne depuis Alger. « Le maréchal Haftar a été nommé par un Parlement élu par le peuple libyen. Il est le chef de l’armée libyenne. Il n’y a aucun doute là-dessus », a-t-il ajouté.

Le ministre réagissait à une polémique dans son pays à la suite de ses déclarations la veille lors d’une conférence de presse dans la capitale algérienne, à l’issue d’une réunion des pays voisins de la Libye.

Selon des témoins, les propos Mohamed al-Taher Siala n’ont pas été bien accueillis par une milice loyale au gouvernement d’union pour la simple raison qu’il reconnaissait la légitimité du maréchal Haftar sur le Parlement. « La légitimité qu’il tire du Parlement est contraire à l’accord politique », a estimé Al-Nawassi, une puissante milice de la capitale libyenne dans un communiqué.

L’accord interlibyen sus évoqué ne prévoyait aucun rôle pour le maréchal Haftar qui est accusé par le gouvernement d’union nationale de vouloir prendre le pouvoir et instaurer une nouvelle dictature. Quant à ce gouvernement soutenu par la communauté internationale et mis en place aux termes de cet accord négocié sous l’égide de l’ONU, il est installé à Tripoli en mars 2016. Depuis lors, son autorité est contestée par le maréchal, l’homme fort de l’est du pays où il est appuyé par un Parlement élu et un gouvernement parallèle basés dans cette partie de la Libye.  


Nestor N'Gampoula