Les Dépêches de Brazzaville



Lutte contre la pauvreté: lancement de la campagne d’identification des ménages éligibles au projet Lisungi


La phase expérimentale du projet Lisungi est destinée à 5 000 ménages incluant la femme enceinte et/ou les enfants âgés de 0 à 14 ans ainsi que 1 000 personnes âgées dont  la dépense par tête se situe sous le seuil de pauvreté alimentaire. Les bénéficiaires seront identifiés à Brazzaville (Makélékélé, Bacongo, Moungali et Talangaï) ; Pointe-Noire (Mvoumvou) ; Cuvette (Makoua et Oyo). S’agissant des ménages, 3 863 seront retenus pour le compte de Brazzaville, 870 pour la Cuvette et 267 pour la ville océane. Quant aux personnes âgées, il s’agira de 691 pour la ville capitale, 266 pour la Cuvette et 42 pour Pointe-Noire.

Lançant l’opération devant les autorités locales des villes concernées, Emilienne Raoul les a invités à prendre toutes les mesures idoines afin de garantir la transparence du processus d’identification communautaire des ménages. « Dans les pays où ces programmes sont mis en œuvre, le ciblage des ménages réellement pauvres constitue l’étape clé qui doit se faire dans la transparence et l’équité. C’est pourquoi, nous avons retenu le ciblage communautaire comme d’identification des ménages. Les personnes cibles seront identifiées par les communautés elles-mêmes à travers des comités communautaires de ciblage issus des assemblées générales qui seront organisées sous peu », a martelé la ministre des Affaires sociales.

En effet, la campagne lancée à Brazzaville va se poursuivre dans les arrondissements, sous-préfectures et villages concernés. C’est ainsi qu’elle a également sollicité la participation  constructive des organisations de la société civile aux différentes réunions communautaires dans les quartiers et les villages.

La sécurité sociale au Congo ne couvrait que moins de 20% de la population

Le Congo lance sa première expérience à travers la mise en œuvre du projet Lisungi. Selon la ministre Emilienne Raoul, le programme de transferts monétaires contribuera à augmenter la consommation des ménages et à freiner la transmission générationnelle de la pauvreté. Justifiant le bien-fondé  du projet Lisungi, elle a rappelé que le système de sécurité sociale au Congo ne couvrait que moins de 20% de la population, notamment celle des travailleurs du public et du privé qui cotisent à la Caisse nationale de sécurité sociale et à la Caisse de retraite des fonctionnaires. « Les populations qui vivent sur notre territoire ne sont pas toutes au même niveau de développement social, parmi elles existent des personnes ; des ménages qui vivent dans l’extrême pauvreté et vulnérabilité, elles sont par ce fait, exclues de la croissance économique. Les aides que le ministère des Affaires sociales apporte n’ont pas toujours été efficaces car elles sont ponctuelles et très limitées dans l’espace », a conclu Emilienne Raoul.

Partenaire du gouvernement dans la mise en œuvre du projet, la représente résidente de la BM au Congo, Sylvie Dossou, a indiqué que la particularité de ce programme est qu’il intègre un dispositif d’évaluation rigoureuse qui permettra de déterminer dans quelle mesure le programme améliore la situation des familles bénéficiaires. Se félicitant du travail abattu par l’ensemble des acteurs, elle les a appelés à la mobilisation habituelle et au soutien apprécié de toutes les parties prenantes pour contribuer à la réalisation des objectifs fixés. «Je reste convaincue que le programme Lisungi appuiera la consolidation et l’harmonisation des programmes analogues existants en remplaçant l’assistance sociale sporadique et fragmentée par une approche plus systématique et mieux à même de lutter efficacement contre la pauvreté », espère Sylvie Dossou, assurant de l’entière disponibilité de l’équipe de la BM pour accompagner le gouvernement dans ce sens.

Rappelons que le projet Lisungi implique également les ministères de l’Economie, des finances, du plan et de l’intégration ; de l’Intérieur et de la décentralisation, de l’Enseignement primaire ainsi que celui de la Santé et la Population. D’où la présence dans la salle du ministre de la Santé, François Ibovi, et du ministre délégué au Plan, Léon Raphaël Mokoko.


Parfait Wilfried Douniama

Légendes et crédits photo : 

Emilienne Raoul et Sylvie Dossou ; une vue des participants ; crédit photo Adiac