Les Dépêches de Brazzaville



Lutte contre l'impunité : Jean-Claude Katende salue la suspension du ministre des Affaires foncières


Jean-Claude Katende a encouragé, le 14 mars, la supension du ministre des Affaires foncières et la décision du chef de l'Etat d'auditer l’ex-Onatra, annoncées le 13 mars. « Elles constituent un des aspects de la lutte contre l’impunité et le détournement de l’argent de l’Etat », a-t-il souligné.

L’activiste des droits l’homme souhaite, par ailleurs, que ces mesures soient étendues à la gestion de la taxe aéroportuaire appelée Go Pass et de la Gécamines, cette société minière au centre des controverses quant à sa gestion et à celle du secteur minier. « Les entreprises ou institutions de l’Etat ne doivent plus servir à l’enrichissement des dirigeants politiques et celui de leurs gestionnaires », a-t-il dit, tout en promettant de rester vigilant pour que la gestion calamiteuse du régime Kabila ne continue pas sous celui du président Tshisekedi. « Déjà, le nouveau régime donne des signaux encourageants. Mais pour que les nouvelles autorités ne tombent pas dans les mêmes abus, nous devons les surveiller partout et en tout. C’est de la responsabilité citoyenne », a-t-il fait savoir.

La sérénité et les inquiétudes des châtiés

Notons qu'en dehors du ministre des Affaires foncières, la présidence de la République a démis également de ses fonctions le directeur général (DG) de la Société congolaise des transports et des ports (SCTP), ex-Onatra, Daniel Mukoko Samba. Dans un tweet relayé dans d’autres réseaux sociaux, il se dit confiant au regard de l’audit interne initié au sein de l’entreprise qu’il vient de quitter. « Depuis le 24-7-2017, j’ai accompli avec courage mes fonctions de DG à la SCTP, dans des conditions difficiles. Je suis disposé à répondre de ma gestion et je crois en la justice de mon pays », a-t-il réagi.

Mukoko Samba a, par contre, affirmé qu’il n’était pas encore officiellement notifié de cette décision. Mais il se dit disponible pour « servir la République ». « Je suis confiant que l’audit externe de ma gestion actuellement en cours établira clairement les responsabilités. En attendant d'être notifié de toute mesure par ma tutelle, je reste disponible pour servir cette République qui m'a tout donné », a-t-il affirmé, apparemment serein.

De son côté, le ministre chargé des Affaires foncières, Lumeya du Maleghi, dit refuser de servir des butins de guerre ou des butins politiques parce qu’il ne se reprochait de rien. « Je ne me reproche de rien, on doit me dire quelles sont ces terres que j’ai expropriées », a -t-il déclaré, dans une interview à Actualité.cd.

Parlant d’un problème ni juridique ni administratif mais politique, Lumeya du Maleghi se dit victime d'une rivalité politique et affirme attendre des preuves sur les allégations d’expropriation des terres  qui lui sont imputées. Accusé d’insubordination et d’insoumission, il affirme n’avoir reçu aucune correspondance venant de la présidence de la République depuis le 24 janvier jusqu’à ce jour.

« Si cette correspondance existe, nous pouvons dire qu’au niveau du cabinet du président de la République, il y a des gens qui voulaient me nuire, en cachant cette correspondance. On ne peut me taxer d’insubordination que si on m’a donné les ordres. Moi, homme d’Etat, je n’ai reçu aucune instruction, je le souligne. Le problème, je crois, n’est pas administratif, il n’est pas juridique mais plutôt politique. Moi, j’appartiens au FCC, je ne suis membre d’aucune autre organisation politique ou un regroupement politique. Donc, je refuse de servir des butins de guerre ou des butins politiques », a-t-il martelé.

Par ailleurs, Lumeya affirme avoir fait un effort pour rendre les affaires foncières visibles. Un autre mandataire frappé par cette décision est Oscar Manikunda, le directeur général de l’Autorité de régulation des postes et télécommunications, une structure qui dépend directement de la présidence de la République.

 


Lucien Dianzenza