Les Dépêches de Brazzaville



Maintien de la paix : Washington pose des préalables


Le projet des trois membres africains actuels du Conseil de sécurité (Ethiopie, Guinée équatoriale et Côte d'Ivoire), soutenus par la France et la Chine, prévoit « au cas par cas » la possibilité d'un financement onusien allant jusqu'à 75% du coût d'opérations menées par des Africains.

Pour ses concepteurs, le projet vise à avoir « une résolution-cadre qui fixe le principe d'un co-financement » pour l'avenir, explique un diplomate sous couvert d'anonymat. Ensuite, il y aura des choix en fonction des missions, avec un mandat de l'Union africaine (UA) endossé par une résolution du Conseil de sécurité, ajoute-t-il.

Parmi ses conditions, Washington, premier contributeur financier à l'ONU et qui cherche à réduire ses dépenses, demande que l'UA fournisse un rapport au Conseil de sécurité d'ici à six mois sur ses efforts pour protéger les droits humains, renforcer ses capacités de financement et améliorer la discipline de ses troupes.

Les Etats-Unis réclament aussi que le secrétaire général de l'ONU fasse ensuite un rapport sur la capacité de l'UA à mener de « futures opérations de paix » sur la base « de normes équivalentes à celles qui prévalent pour les opérations de paix de l'ONU » actuelles en Afrique.

Ce n'est qu'après ces rapports que le Conseil de sécurité examinera un éventuel financement de l'ONU des opérations africaines, exige aussi Washington en fixant à décembre 2019 l'échéance pour une éventuelle décision. « C'est plus des demandes d'éclaircissements que des oppositions de principe » qui ont été formulées, a affirmé le président en exercice du Conseil de sécurité, l’ambassadeur ivoirien, Léon Kakou Adom, dans une allusion implicite à la réticence des Etats-Unis à voir l'ONU financer des opérations africaines.


Josiane Mambou Loukoula