Les Dépêches de Brazzaville



Micro-finance : un début d’année difficile pour les Coopec


Le communiqué officiel de l’autorité monétaire rédigé  en exécution de l’article 41 de la Loi n°11/020 du 15 septembre 2011, qui fixe les règles relatives à la microfinance,  est très clair sur le dossier brûlant du retrait des agréments à dix institutions. Si l’on sait l’importance de ces structures dans certaines parties du territoire national, dont le Kivu par exemple, cette nouvelle a fait effectivement l’effet d’une bombe.

Globalement, le document parle de retrait d’agréments accordés à quelques institutions du système financier décentralisé : trois dans le Sud-Kivu, deux dans le Nord-Kivu, deux dans le Kongo central, un au Sankuru et deux à Kinshasa. La BCC a procédé également à la mise en place des comités chargés de la liquidation de ces institutions. Il s’agit du cabinet Gestion, études, audit et conseils pour le Sud-Kivu, du cabinet Consultancy development and business organisation pour le Nord-Kivu, de deux cabinets pour le Kongo central (Cabinet d’audit et d’expertises comptables et cabinet HNK Consulting SARL), du Bureau d’études et de services pour le Sankuru et enfin du cabinet HNK Consulting SARL pour Kinshasa.

Les établissements de crédit dissouts depuis le 6 janvier 2020 ne peuvent plus opérer en RDC. Comme l’explique la BCC, le public est invité à ne plus s’adresser à ceux-ci. Par ailleurs, les épargnants inquiets pourront contacter directement les liquidateurs dans un délai de doixante jours pour les résidents et cent vingt jours pour les non-résidents. Cette énième mesure de liquidation frappant des établissements de crédit remet sur la table la question du contrôle dans ce secteur pourtant névralgique au regard des montants brassés. Beaucoup d’études ont fait état du peu de scrupules des animateurs de ces structures qui jouent impunément avec l’argent de leurs clients. Beaucoup parmi elles n’ont pas pris de bonnes stratégies pour faire face à la crise qui a frappé ce secteur. Même si la mesure de retrait d’agrément paraît salutaire pour remettre un certain ordre, elle ne peut qu’inquiéter davantage les clients et remettre en question des années de travail pour recréer la confiance.    


Laurent Essolomwa