Les Dépêches de Brazzaville



Migrations: le pacte mondial approuvé


Le Pacte recense des principes de défense des droits de l’Homme, des enfants, reconnaissance de la souveraineté nationale et liste des propositions pour aider les pays à faire face aux migrations, échanges d’information et d’expertises, intégration des migrants. Il interdit les détentions arbitraires, n’autorisant les arrestations qu’en dernier recours.

Soulignant les « efforts » consentis pour parvenir à ce document, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a exhorté à ne « pas succomber à la peur ou aux faux narratifs » sur la migration. S’exprimant à l’ouverture des débats, il a, en outre, dénoncé les «nombreux mensonges» à propos d’un texte qui a soulevé les critiques des nationalistes et des partisans de la fermeture des frontières.

Destiné à renforcer la coopération internationale pour une « migration sûre, ordonnée et régulière », ce texte doit encore faire l’objet d’un ultime vote de ratification, le 19 décembre, à l’Assemblée générale des Nations unies. La conférence de Marrakech devait être une étape purement formelle dans ce processus mais le sujet déchaînant les passions, une quinzaine de pays a fait part de son retrait ou du gel de sa décision sur place.

Par ailleurs, les défenseurs des droits de l’Homme le trouvent insuffisant, notamment sur l’accès des migrants à l’aide humanitaire et aux services de base ou sur les droits des travailleurs migrants. Ses détracteurs le voient comme un encouragement à un flux migratoire incontrôlé.

Déclenchée après la crise de 2015, l'initiative onusienne se présentait comme un « guide des bonnes pratiques », une déclaration symbolique pour répondre à la crise des migrants. Conçue pour consolider, elle a divisé. Le pacte a alimenté l'angoisse migratoire qui touche tout l'Occident, ignorant le besoin d'identité des peuples européens.

Le pacte sur les migrations a mis en lumière les fragilités politiques de nombreux gouvernements européens, entraînant le retrait de plusieurs pays: Hongrie, Autriche, Israël, République tchèque, Slovaquie, Pologne, Lettonie, Australie, République dominicaine, Chili. D'autres ont gelé leur décision: Bulgarie, Estonie, Italie, Slovénie, Suisse.

Depuis son arrivée à la Maison-Blanche, Donald Trump a refusé d'inscrire son action dans un cadre international et retiré la signature américaine des grands accords, comme le climat et le nucléaire iranien. Mais, aujourd'hui, il n'est plus seul à penser ainsi. En juillet dernier, lorsque le document de l’ONU a été rendu public, il avait été approuvé par tous les pays sauf les États-Unis.


Yvette Reine Nzaba