Les Dépêches de Brazzaville



Nouvelles concertations politiques : possible entrevue entre Félix Tshisekedi et Martin Fayulu


Au regroupement politique Lamuka du chef de file Martin Fayulu, l’on préfère se donner un peu de temps avant de se prononcer sur le message du chef de l’Etat. Entre-temps, le parti de Martin Fayulu, l'Engagement pour la citoyenneté et le développement, n’exclut toute possibilité d’une entrevue entre Etienne Tshisekedi et son leader qui détient, par devers lui, une proposition de sortie de crise. « Nous sommes humains, vous savez que même dans les guerres les plus atroces, on finit toujours par se parler », a-t-on signifié.

Il est à noter que les relations entre les deux hommes se sont détériorées à Genève en 2018, lorsque Félix Tshisekedi, à l'époque président de l'Union pour la démocratie et le progrès social, avait retiré sa signature de l'accord qui avait désigné Martin Fayulu comme candidat commun de l'opposition. Insatisfait des résultats électoraux publiés par la Céni, Martin Fayulu a enfourché la trompette de la contestation au point de devenir le chantre de la vérité des urnes mettant en cause la légitimité du leadership actuel.

Au niveau de la Nouvelle société civile congolaise, l’on se dit satisfait de la communication du chef de l’Etat tout en l’exhortant d’aller au bout de sa logique en démantelant toute force qui fait obstruction à l'avancement du pays en procédant à la recomposition de l'espace de gestion de la gouvernance de la République. Même ressentiment à l'Association congolaise pour l'accès à la justice qui souhaite à ce que les pourparlers que le chef de l’Etat va entamer cette semaine puissent déboucher sur la mise en place d'un gouvernement qui va réunir toutes les grandes forces politiques et sociales sur la base d'un programme censé mettre exclusivement en avant les intérêts du pays.  

D’autres personnalités politiques, comme le haut représentant du chef de l’Etat, Kitenge Yesu, soutiennent l’option prise par Félix Tshisekedi d’organiser de nouvelles consultations. « Nous étions en coalition, c'était comme une voiture, qui ne peut pas avoir deux chauffeurs. La voiture n'a qu'un seul chauffeur (...) C'est pourquoi le président de la République a dit que je rentre vers le peuple, qu'il me dise ce qu'il veut que je fasse. Ce que le président a décidé n'exclut personne », avait-il indiqué, ce week-end, dans la foulée de la sortie officielle de la plate-forme Coalition nationale populaire.

Des soutiens à la démarche présidentielle ne cessent de se multiplier dont celle de l’Eglise catholique assortie néanmoins de quelques observations. « Le pays tel que piloté par la coalition actuelle au pouvoir ne sert pas les intérêts des populations. Que le chef de l’État entrevoie une autre solution politique en passant par les consultations. Nous saluons cette initiative si c’est avec l’intention vraiment de servir la population », a dit le secrétariat général de la Conférence épiscopale du Congo, l’abbé Donatien N’shole. Et de marteler : « Si c’est pour partager le pouvoir et oublier encore une fois le peuple, ça personne n’acceptera ».


Alain Diasso