Les Dépêches de Brazzaville



Nzongo Soul


Les nouvelles ne sont pas bonnes. La planète musique porte une fois de plus son habit noir de deuil. Nzongo Faustin, de son nom artistique Nzongo Soul, vient d’être enlevé à notre affection. Lui qui, il y a encore quelques années, a fait vibrer de nombreux mélomanes.

D’abord professeur d’anglais, puis créateur du groupe Walla et de la danse « Walla », la musique a, durant toute son existence, fait sa vie. Couronné par le prix Découvertes RFI en 1984, il était bien connu du public brazzavillois, chantant aussi bien en anglais, lingala, lari et en français. Son featuring avec le musicien français Bernard Lavilliers pour la chanson « Blanc et noir » en est une belle illustration.

De sa philosophie, « Wa Semo » (en langue lari le pur), pour ne pas dire le saint, prônait une certaine pureté dans les arts, un retour aux sources. Il arborait fièrement ses dreadlocks, dont il n’admettait l’incursion d’une lame dans les mèches.

Créateur du groupe les Bruches Walla, Nzongo Soul a formé et initié au rythme et à la philosophie Walla deux beautés venues de Bayonne en France qui ont expérimenté avec succès le Walla music. Les souvenirs sont encore vivaces.

Que dire d’autres ? Dieu a donné, Dieu a repris. Pour dire, tu es poussière, tu retourneras à la poussière, dont tu as été tiré.

Aussi retiendra-t-on de lui la bonne humeur légendaire et surtout la passion de son art qui faisait de lui un fou de la musique.

Enfin, dans nos cœurs se joue l’hymne à la mort du grand Wolfgang Amadeus Mozart à ne point rompre en portant son écho à tous les esprits contrits, blessés et endeuillés à la suite de la perte de ce show-man que l’on placerait volontiers entre James Brown et Bob Marley.

Tout de même, l’artiste ne mourant jamais, sa musique continuera à agrémenter son univers. Que la terre lui soit légère. Merci pour tout le travail fait. Adieu l’artiste.

 


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