Les Dépêches de Brazzaville



Paix et sécurité : le forum de Dakar planche sur les défis du Sahel


Au cœur des débats, la dégradation de l’environnement sécuritaire dans la région, marquée par l’intensification des attaques djihadistes, tout comme la question de l’efficacité des dispositifs mis en place pour y faire face.

Durant deux jours, les spécialistes et experts sur les questions sécuritaires débattront des stratégies mises en œuvre par les Etats africains pour faire face aux attaques terroristes, qui se sont intensifiées au cours des dernières années, plus particulièrement dans les pays du Sahel. «Compte tenu de la dégradation de l’environnement sécuritaire dans le Sahel, il ne faudrait pas s’étonner que cette région soit au cœur des débats cette année, tout comme le seront sans doute les questions que chacun se pose sur l’efficacité des dispositifs mis en place pour faire face à la violence  », a déclaré Hugo Sada, ancien journaliste et conseiller Afrique à la Compagnie européenne de l’intelligence stratégique (CEIS), et opérateur logistique du forum international de Dakar.

Organisé par le ministère des Affaires étrangères du Sénégal, le sixième forum international sur la paix et la sécurité en Afrique est une initiative franco-sénégalaise, dont l’idée est née lors du sommet de l'Elysée en 2013, dans la foulée de l’opération Serval, intervention militaire française au Mali, qui s’est déroulée en janvier de la même année.

En outre, Hugo Sada a rappelé que « l’objectif des initiateurs était de mettre en place de manière régulière une grande réunion, avec pour thème la défense et la sécurité en Afrique, à l’instar du Shangri-La Dialogue en Asie ou la réunion d’Abou Dhabi pour les pays musulmans ».

Le ministre sénégalais des Affaires étrangères, Amadou Ba, pour sa part, a précisé: « A l’Elysée, c’est Macky Sall qui a relevé le défi, soucieux de créer à Dakar un forum permettant d’approfondir l’analyse et la réflexion sur l’évolution stratégique du continent, les nouvelles menaces, les grands enjeux sécuritaires et les nouvelles perspectives de coopération internationale, notamment face au terrorisme et l’extrémisme violents, la criminalité transnationale et l’insécurité maritime ».

Alors que les attaques menacent de se propager, le Sénégal, membre de la Mission des Nations unies au Mali, fait office de « pôle de stabilité ». Selon la France, ce pays qui partage des frontières avec la Mauritanie et le Mali, « joue un rôle très important de cœur de réseau ».

Dakar, qui doit porter l'effectif de son armée de terre de vingt mille à trente mille hommes d’ici à 2025 « a vocation à faire partie du partenariat pour la sécurité et la stabilité (au Sahel) annoncé lors du G7 de Biarritz » en août dernier, dont « les modalités sont en cours d'élaboration », indique la même source. A ce titre, le Sénégal pourra apporter un soutien aux forces du G5 Sahel (Mali, Niger, Mauritanie, Tchad et Burkina Faso).

Relancée en 2017, la Force conjointe du G5 Sahel compte cinq mille militaires de Mauritanie, du Mali, du Niger, du Burkina Faso et du Tchad, chargés de lutter contre les djihadistes. La France souhaiterait que cette force prenne à terme le relais de son armée, dont les quatre mille cinq cents militaires de l’opération « Barkhane » déployés dans la région depuis 2014.

Rappelons que la situation du G5 Sahel a été évoquée, récemment, par le président Français, Emmanuel Macron, au cours d’un déjeuner avec ses homologues tchadien, nigérien et malien, en marge du forum de Paris sur la paix.


Yvette Reine Nzaba