Les Dépêches de Brazzaville



Parution : “Palmes noires” de Florent Sogni Zaou chez les libraires


Préfacés par Rémy Mongo-Etsion, les cinquante et trois textes sont écrits en vingt-huit dates, entre le 7 octobre et le 15 novembre 2019, avec plus de cinquante témoignages. « Depuis ton départ, à chaque pas, le vent disperse mes pensées ; A chaque obstacle de ma route mon cœur descend jusqu’à la plante des pieds ; J’ai pourtant oublié de poster ta part de souffrance… », une manière pour Florent Sogni Zaou d’exprimer son amour pour Olga Marthe Loemba Loubouka, en exploitant ce passage du poète Jean Baptiste Tati Loutard dans Amour et séparation extrait du recueil de poèmes “L’envers du soleil” paru en 1970.

« Sous mes pieds pleins de croûtes ; S’est ouvert un profond cratère ; De douleur aigue ; De tristesse énorme ; De silence silencieux ; De larmes glaciales ; Et de vide. Sur ma tête méprisable ; Les poux éplorés pleurent ; Les larmes désemparées larmoient ; Les rides se referment sur mon front. Naguère lisse. Ma nièce ; Je n’ai pas trouvé de fleurs parfumées ; Je n’ai pas réussi à me les procurer ; Sur ton cercueil ; Dans ta fosse ; Sur ta pierre tombale carrelée ; Je n’ai déposé que le silence de mes peines… » ce sont des mots que l’on peut lire dans l’Avant-propos.

« Chronique d’une douleur chronique » est le titre que Remy Mongo-Etsion a donné à la préface de ce recueil de poèmes. Cette préface, dit-il, est le texte le plus ardu qu’il lui ait été donné d’écrire. En lui donnant pour titre : « Chronique d’une douleur chronique » pour lire et relire des poèmes “Palmes noires”, ces cinquante-trois septains, il a l’assurance de croire fortement ne point se tromper que ce ne serait pas un exercice de clôture d’un ouvrage mais plutôt un, qui engagerait et aiguillonnerait autrui vers une nouvelle ouverture, celle de la béance qui, tel un clapet, s’ouvre et se ferme alternativement.

Les nombres, dans ce recueil dit le préfacier, comme dans la plupart des cultures et civilisations à travers le monde ont tous leurs sens et, sont, des instruments d’interprétation des événements. « En me référant à l’univers Téké, cette année la conjonction était que vous étiez tous les deux dans l’année du pouvoir, celle du « huit » mpuon, mpu. Son huit (le pouvoir) à elle était la somme de cinq (la responsabilité) et de trois (le jet) alors que toi, le tien, se déclinait en l’addition du six (racinement) et de deux (le choix). Alors, de peu, rien qu’un chouia de peu …, il s’en est fallu juste quelques mois de plus pour que la nièce entrât dans la pièce de ses cinquante-quatre ans et, l’oncle ses soixante-trois ans, et, tous les deux auraient été projetés dans l’âge du don, le don de soi », écrit-il.

S’adressant à l’auteur, le préfacier dit : « Pour toi Sogni Zaou, dans ton cycle du don à venir, tu chevaucheras le racinement et le jet, projection prolifique et polysémique qui t’ancrera de plus belle dans la postérité où ton encre demeurera indélébile, voire perpétuelle, et, tu le clames si haut et fort dans “Olga vingt” : « Je t’écris avec mes larmes ; Souillées-incolores ; Le goût salé ; Ne suffit pas pour me consoler ; Comme un tatouage ; Sur une peau noire ; Ta face et ton sourire me collent à la peau ».

Olga Marthe Loemba Loubouka, comme un soleil à minuit. Assistante de direction/ documentaliste-archiviste/ Gestionnaire des ressources humaines, est née le 26 juillet 1966 à Pointe-Noire. C’est cette ville qui l’a vue faire ses premiers pas vers le savoir.

Florent Sogni Zaou est né à Pointe-Noire en 1957. Il a publié, depuis 2004, deux essais, quatre romans, quatre pièces de théâtre, quatre nouvelles dans la presse, deux recueils de poèmes et figuré dans deux livres collectifs (anthologies). “Palmes noires” est son troisième recueil de poèmes après “Vumuk, ma part de souffle” et “Sanglots pour Loango”.


Bruno Okokana

Légendes et crédits photo : 

Photo 1 : la couverture du livre (crédit photo/ DR) Photo 2 : Florent Sogni Zaou auteur de l’œuvre Palmes noires (crédit photo/ ADIAC)