Les Dépêches de Brazzaville



Présidentielle en Algérie : faible taux de participation dans tout le pays


Après plusieurs mois d’une contestation populaire ayant emporté le président Abdelaziz Bouteflika, les Algériens ont voté jeudi lors d’un scrutin sous tension marqué par des troubles en Kabylie.

Selon la présidence de l’Autorité nationale indépendante des élections, 90 % des quelque 61 000 bureaux de vote ont été ouverts à travers le pays, et près de 6 % ont été la cible de perturbations. « Globalement, le taux de participation est respectable », s’est félicité l’Autorité nationale, sans donner de chiffre.

Toutefois, dans la région frondeuse de Kabylie (nord), au moins deux centres de vote ont été fermés, dont l’un saccagé. Et un troisième y était toujours assiégé par des opposants au scrutin présidentiel, selon des témoins et des sources sécuritaires. A Tizi Ouzou, autre grande ville de cette région berbérophone, toutes les opérations de vote ont été interrompues.

Les opposants au scrutin perçu par la contestation qui agite l'Algérie depuis février comme une manoeuvre du régime pour se régénérer, ont saccagé des urnes et détruit une partie des listes électorales et des bulletins.

Des images publiées sur les réseaux sociaux ont montré de nombreux jeunes déchirant des listes électorales dans une cour d’école jonchée de bulletins de vote. le mouvement a dénoncé une "mascarade électorale ", exigeant la fin du système au pouvoir depuis l’indépendance en 1962 et le départ de tous ceux qui ont soutenu le régime d’Abdelaziz Bouteflika.

Les cinq candidats à la présidentielle sont tous considérés par la contestation comme des enfants de ce système et accusés « de lui servir de caution ». Vendredi, la dernière manifestation hebdomadaire avant l’élection avait rassemblé une foule monstre, montrant l’étendue du rejet. Les bureaux de vote des consulats algériens de l’étranger, où le scrutin a commencé cinq jours avant, ont donné une indication : des bureaux quasi vides, devant lesquels des manifestants conspuaient les rares citoyens venus voter.


Yvette Reine Nzaba