Les Dépêches de Brazzaville



Procès Jean-Marie Michel Mokoko : la Cour présente les preuves de l’accusation


S’agissant des armes, la Cour a entendu le chef d’état-major général des Forces armées congolaises (Fac), le général Guy Blanchard Okoï, assisté de son staff, venu édifier l’opinion sur le nombre et la qualité des armes que devait avoir le général Jean-Marie Michel Mokoko en sa qualité de général de deuxième section.

Aussi, à la question de connaître la dotation requise pour un officier général du rang de l'accusé, Guy Blanchard Okoï a déclaré qu'« il ne devait avoir dans sa garde que neuf PMK et trois pistolets, selon la réglementation ».  La nature de chacune de ces armes a été donnée à  la Cour par le colonel Alain Victor Poungui, chef de la division armement des Fac.

Le chef d'état major général des Fac a poursuivi que lors de l'élection présidentielle de mars 2016, tous les candidats, y compris le général Mokoko, avaient droit à quinze éléments de sécurité, donc à quinze armes. Des armes qui avaient déjà été restituées après l'élection, a signifié Guy Blanchard Okoï, tout comme celles affectées au candidat Mokoko.

Outre cet aspect des armes, la Cour a entendu le colonel Atipo, cet officier chargé de suivre les communications du général Jean-Marie Michel Mokoko avec ses co-accusés. Dans sa déposition, ce dernier a révélé que « le général Mokoko communiquait avec une carte SIM de la RDC, avec ses correspondants extérieurs dans l’organisation de son complot et les services étaient au courant », ajoutant: «Cela nous a amené à nous rendre à Kinshasa ».

Le colonel Atipo a laissé entendre que le général Jean-Marie Michel Mokoko était en complicité avec de nombreuses autres personnes parmi lesquelles Stéphane Ravion, Éric Beradingo, Moudilou, le pasteur Ntoumi dans la période allant du 22 au 27 mars 2016. Au cours même d’une communication interceptée par ses services, a expliqué le colonel Atipo,  Stéphane Ravion demandait au Pasteur Ntoumi de se mobiliser en vue de recevoir du matériel de communication sophistiqué et militaire.

Après cette déposition, le procureur général  a rendu public le procès verbal des propos de Moudilou, relatant les différentes étapes de l’exécution du complot. A la fin, le président de la Cour, Christian Oba, a demandé à l’accusé s’il avait quelque chose à dire après toutes ces dépositions. « Non », a répondu le général Jean-Marie Michel Mokoko.  Au président de conclure, « faute de débats contradictoires, la séance est reportée au vendredi pour les réquisitions et plaidoiries ».

 

 

 


Jean Jacques Koubemba