Les Dépêches de Brazzaville



Processus électoral : Odette Babandoa invite la Céni à publier un calendrier électoral détaillé


Dans un message de vœux adressé aux Congolais le 4 janvier, la secrétaire générale de l’Union pour la nation congolaise (UNC) et autorité morale de l’Union pour la République (UPR), Odette Babandoa Etoa a interpellé la conscience collective sur les enjeux électoraux de l’année 2016. Elle a exhorté la Commission électorale nationale indépendante (Céni) à assumer pleinement son indépendance notamment en publiant un calendrier électoral détaillé des élections.

La secrétaire générale de l’UNC a invité la Céni à fixer clairement l’opinion sur l’état d’avancement de sa mission et à se prononcer sur le temps nécessaire à l’organisation des élections dans le délai constitutionnel. Aussi, a-t-elle noté, la centrale électorale doit communiquer davantage sur les mécanismes de garantie de  son indépendance et  l’assurance de la tenue des élections libres, démocratiques et transparentes sur toute l’étendue de la République.

La prise de conscience collective est vivement souhaitée sachant que les deux cycles électoraux précédents, 2006 et 2011, n’ont pas permis de résoudre la sempiternelle contestation de la légitimité des institutions et de leurs animateurs, par l’organisation des élections libres et transparentes à tous les niveaux permettant la mise en place d’un régime constitutionnel démocratique. Les incertitudes qui persistent quant à l’organisation des prochains scrutins ne font qu’exacerber la contestation au point de compromettre les acquis du passé.  

Prenant à son compte les inquiétudes de la population congolaise sur l’éventualité des dérapages dans le processus électoral, Odette Babandoa a appelé la classe politique à s’investir pour une organisation apaisée des prochains scrutins. Elle fait le constat selon lequel la classe politique congolaise, dans sa quasi-totalité, se trouve bloquée parce que prise dans ses propres pièges.

Ainsi, a renchéri l’autorité morale de l’UPR, la majorité au pouvoir est tombé dans le piège du triomphalisme postélectoral se rendant responsable des différents blocages enregistrés jusque-là à toutes démarches pouvant favoriser la poursuite sincère du processus de démocratisation, l’installation d’un climat politique apaisé et d’un véritable État de droit. Au même titre, elle a estimé que l’opposition politique se déploie en ordre dispersé, rendant inefficiente son action et ses acteurs vulnérables à dessein car exposés aux caprices et humeurs des détenteurs du pouvoir.

Évoquant les péripéties les plus pénibles qui ont permis la signature de l’accord global et inclusif à Sun City, Odette Babandoa s’étonne du fait que « tout se déroule comme si toute la classe politique est frappée d’amnésie générale ». « Les générations futures reprocheront à la présente le fait d’avoir elle-même démoli, par action et/ou inaction, ce qu’elle a forgé de plus significatif, à savoir le consensus politique historique contenu dans l’Accord global et inclusif … », a-t-elle souligné.

La secrétaire générale de l’UNC a estimé que la Constitution du 16 février 2006 est la forme législative la plus achevée du compromis politique de Sun City. Ainsi, a-t-elle ajouté, toutes les fois qu'elle est violée dans sa lettre ou même dans son esprit, toutes les fois qu’elle subit des révisions sans se conformer aux principes énoncés par l’Accord dont elle est l’émanation, c’est ce compromis qui en est indéniablement bafoué.


Jeannot Kayuba

Légendes et crédits photo : 

Odette Babandoa Étoa