Les Dépêches de Brazzaville



Protocole de Nagoya : les experts s’échangent à Brazzaville


La tenue de cet atelier fait suite au protocole ratifié par le Congo le 14 mai 2015 et plusieurs actions menées en vue de mettre en œuvre le Protocole de Nagoya. Parmi ces actions menées, il y a l’organisation le 11 mars 2016, à la grande bibliothèque de l’université Marien-Ngouabi, d’un atelier de sensibilisation des acteurs de la recherche scientifique et technique, en vue de leur permettre de mieux comprendre les dispositions du protocole et définir leur rôle dans le processus APA. Au terme des travaux de cet atelier, les participants avaient recommandé, entre autres, de mettre en place une plate-forme des acteurs de la recherche scientifique et technique, en vue de mieux jouer leur rôle dans le processus APA.  

Cet atelier a pour objectifs de permettre un échange d’expériences, et de contribuer à la valorisation des résultats de la recherche dans la mise en œuvre du protocole de Nagoya. Il s’agira aussi, parmi les objectifs spécifiques, de mieux définir le rôle des acteurs de la recherche scientifique et technique dans la mise en œuvre du Protocole de Nagoya ; d’échanger sur les différentes expériences menées en cours ; d’élaborer une feuille de route et de définir les actions prioritaires à mener.

Prenant la parole pour son mot d'ouverture, la ministre Arlette Soudan-Nonault a rappelé que la signature de la Convention sur la diversité biologique au sommet de la Terre à Rio, en 1992 marquait la prise de conscience de sa dégradation, caractérisée, entre autres, par le rythme inquiétant d’extinction des espèces, l’appauvrissement de leur variété génétique, l’altération ou la disparition de certains écosystèmes.

De tous les temps, le matériel génétique, sur la base des résultats de la recherche scientifique et technique et des connaissances traditionnelles associées, a été échangé ou transféré à travers la planète. Les industries du secteur pharmaceutique, cosmétique et de la parfumerie, les scientifiques et autres utilisateurs continuent de parcourir le globe en quête de nouvelles ressources génétiques pour développer ou améliorer leurs produits, lesquels constituent in fine, des produits dérivés. Cependant, les gains et les avantages tirés de l’utilisation de ces ressources ou de leurs transferts n’ont guère été partagés de manière juste et équitable avec l’ensemble des parties prenantes, notamment, les communautés autochtones et locales.

La question de l’accès aux ressources biologiques ou génétiques, aux connaissances traditionnelles et du partage des avantages issus de leur utilisation constitue à la fois un atout et un défi pour nos pays en développement. Atout, dans la mesure où il s’agit de promouvoir les objectifs à long terme de conservation, d’utilisation durable et de bien-être socio-économique grâce à des mesures d’incitation relatives au commerce, au marché et à l’utilisation des technologies modernes ; défi, dans le sens où l’atteinte de ces objectifs nécessite d’élaborer et de s’entendre sur des mécanismes juridiques, méthodes et politiques visant à donner une réalité pratique au concept d’accès et de partage des avantages.

Ce protocole de Nagoya, a-t-elle ajouté, prévoit plusieurs obligations en ce sens, parmi lesquelles : l'assurance d'une certitude juridique, d'une clarté et d'une transparence ; l’élaboration d’un cadre réglementaire clair ; la désignation d’une autorité compétente ; l’établissement des points de contrôle, des règles précises et des procédures de consentement préalable données en connaissance de cause et des conditions convenues de commun accord, en vue d’accorder un accès aux ressources génétiques ; la création des conditions pour promouvoir et encourager la recherche scientifique et technique qui contribue à la conservation de la diversité biologique. 


Bruno Okokana

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