Les Dépêches de Brazzaville



Santé : les infirmiers s'absentent dans les hôpitaux de Kinshasa


Depuis quelques jours, les différents hôpitaux du secteur public à Kinshasa sont paralysés à la suite de la grève déclenchée par le personnel non soignant. Ces derniers qui respectent scrupuleusement le mot d’ordre de leurs syndicats respectifs n’entendent pas capituler de si tôt surtout que leurs revendications salariales sont loin de trouver satisfaction. Depuis le début de la semaine, les hôpitaux publics tournent au ralenti à l’image de l’ex-Mama Yemo où les malades sont presqu’abandonnés à leur triste sort. Dans plusieurs pavillons, c’est la désolation.

C’est à peine qu’on peut apercevoir un infirmier intéressé par un malade. Cette tâche est laissée aux jeunes médecins stagiaires qui tentent de mettre en pratique la formation acquise à l’université non sans peine. Des nouveau-nés en attente de recevoir leur vaccin autant que d’autres malades sont ainsi exposés faute d’un encadrement sanitaire efficient. Cette situation est loin d’émouvoir les milieux syndicaux qui menacent même de radicaliser la grève si jamais le gouvernement n’arrivait pas à donner une suite favorable à la requête des infirmiers dans les meilleurs délais. Une requête essentiellement circonscrite autour de l’amélioration des conditions salariales des infirmiers qui s’estiment être les mal aimés d’une corporation où seuls les médecins bénéficient de l’attention du gouvernement.

En effet, fait-on savoir, à chaque fois que les médecins débrayent, le gouvernement examine avec diligence leur cahier des charges et finit toujours par répondre à leurs exigences socioprofessionnelles. De sorte qu’aujourd’hui, les médecins à qui le gouvernement venait récemment d’offrir des véhicules passent pour l’une des catégories socioprofessionnelles la mieux traitée en RDC au détriment d’autres personnels de santé. Au niveau du gouvernement, l’on ne cesse d’appeler les grévistes à poursuivre les pourparlers pour arriver rapidement à un compromis. Entre-temps, le temps s’égrène au grand désenchantement des malades soignés au petit bonheur.

 


Alain Diasso