Les Dépêches de Brazzaville



Santé publique: des agents sensibilisés à l’utilisation rationnelle des antimicrobiens


Le sujet développé par la biologiste Esther Otsontsa, enseignante à l’Université Marien-Ngouabi, à propos du rythme alarmant d’agents infectieux présentant des résistances aux antibiotiques observées actuellement dans le monde, s’est avéré instructif. « En effet, l’information, l’éducation et la communication jouent un rôle important, car la mauvaise utilisation des antibiotiques même pour une petite pathologie ; l’automédication sont des causes dans la survenue et la propagation des bactéries résistantes autour de nous », a expliqué le Dr Esther Otsontsa.

L’oratrice a pris soin de rappeler que le dernier antibiotique naturel a été découvert en 2003 et les premières résistances observées dès 2004. Actuellement, a-t-elle dit, les microorganismes infectieux résistants aux médicaments sont responsables de plus d’un million de décès chaque année dans le monde. Si ces tendances se poursuivent, cette résistance antimicrobienne pourrait entraîner plus de dix millions de décès par an d’ici à 2050, a prévenu le médecin.

Au Congo, le système d’information sanitaire ne collecte aucune donnée sur l’utilisation des antimicrobiens dans tous les secteurs. Dans le secteur de la santé humaine, des études sur l’usage rationnel du médicament, réalisées en 2007, ont montré que les antibiotiques sont très fortement prescrits. En outre, leur délivrance est pratiquement libre dans les officines de pharmacie où ils peuvent être sans ordonnance, quelle que soit la classe, et sont également présents dans les marchés illicites (…).

En effet, selon une récente étude de la Banque mondiale, la résistance antimicrobienne et autres antimicrobiens pourrait conduire à l’horizon 2050 à une chute de plus de 5% du produit intérieur brut dans les pays à faible revenu et précipiter dans la pauvreté jusqu’à vingt-huit millions de personnes, principalement dans les pays en développement.


Guillaume Ondzé

Légendes et crédits photo : 

Le Dr Esther Otsontsa pendant son exposé / Adiac