Les Dépêches de Brazzaville



Sénégal : seuls cinq candidats retenus pour la présidentielle


Le Conseil constitutionnel du Sénégal a publié la liste provisoire des candidats à l’élection présidentielle du 24 février. Le président sortant Macky Sall (coalition Benno Bokk Yakaar), Issa Sall (PUR), Ousmane Sonko (Pastef), Madické Niang (dissident du PDS) et Idrissa Seck (Rewmi) sont les figures de proue en lice pour la course à la présidence.

Un bien triste sort pour Khalifa Ababacar Sall, ancien maire de Dakar, et Karim Wade, ancien ministre et fils de l’ancien président, qui ont vu leurs candidatures invalidées. Les motifs invoqués sont différents mais, ce sont bien les déboires judiciaires de ces opposants qui ont bloqué leurs candidatures à l’élection présidentielle. Le Conseil constitutionnel considère qu’ils ne peuvent plus se prévaloir de leur qualité d’électeur et qu’ils ne peuvent donc pas être, de fait, candidats à la présidentielle.

Pour l’ex-maire de Dakar, la haute instance cite les articles L27 et L31 du Code électoral et estime que sa condamnation en appel à cinq ans de prison pour escroquerie le prive de ses droits civiques. Pourtant, tant que la procédure en cassation n’est pas encore bouclée, Khalifa Sall n’est pas définitivement condamné. Au sujet de Karim Wade, le Conseil constitutionnel applique l’article L115 du Code électoral qui impose aux candidats à la présidence de présenter, dans leur dossier, leur carte d’électeur. Or, l’inscription sur les listes électorales du fils de l’ex-président a été rejetée l’an dernier car, il a été condamné à une peine supérieure à cinq ans de prison.

Khalifa Sall, en prison depuis mars 2017, et Karim Wade, en exil au Qatar, ont toujours affirmé que le pouvoir utilisait la justice pour bloquer leurs candidatures. La majorité a répliqué, à chaque fois, que la justice était indépendante.

Ces deux grandes figures de l’opposition ont quarante-huit heures pour déposer leurs ultimes recours, avant la publication de la liste définitive des candidats prévue au plus tard dimanche.


Josiane Mambou Loukoula