Les Dépêches de Brazzaville




Sportissimo. CAN 2019 : Hugues Ngouélondélé élague l'illusion du réel des Congolais


 Le retrait par le Comité exécutif de la Confédération africaine de football (CAF) de l’organisation de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) en 2019 au Cameroun, pour le retard dans l’exécution des chantiers, a suscité les réactions diverses dans tous les sens, au Cameroun et en Afrique. Les débats étaient centrés sur le pays devant pallier l’organisation endéans les six mois qui séparent de cette échéance sportive africaine de football. Les supputations sur quelques pays comme l’Egypte, le Maroc et l’Afrique du Sud pour prendre la relève  avaient défrayé la chronique.

Avant même que la CAF ne lance l’appel à des candidatures, contre toute attente, au moment où l’Egypte s’est déclarée cheval non partant, le Congolais Constant Omari, deuxième vice-président du Comité exécutif de la CAF, annonçait tambour battant la candidature de la République du Congo à l’organisation de cette CAN. Comme une réponse du berger à la bergère, le ministre des Sports et de l’éducation physique du Congo, Hugues Ngouélondélé, démentait officiellement cette information. Les infrastructures aux standards internationaux existent, certes, mais le Congo ne saura pas héberger les participants à la CAN dans certaines villes qui devraient être retenues, avait indiqué le ministre. Seules Brazzaville et Pointe-Noire disposent des structures hôtelières capables de répondre à cette préoccupation majeure.

Pour ne pas se couvrir d’opprobre, la République du Congo n’est pas partie prenante pour l’organisation de cette édition de la CAN 2019. Cette éventualité peut être envisagée dans l’avenir d’autant plus que le pays a d’autres priorités urgentes. La position du gouvernement congolais, donnée par  son ministre  des Sports, a fait dire aux uns et aux autres que  Hugues Ngouélondélé a élagué l’illusion du réel des Congolais. Alors, les sportifs se posent la question de savoir comment les dirigeants de la Fédération congolaise de football (Fécofoot) pouvaient engager la nation sans se référer d’abord à la tutelle.

L’astuce n’est pas énigmatique. Les dirigeants de la Fécofoot, se rendant déjà compte, à tort ou à raison, que les Diables rouges avaient hypothéqué  leurs chances de qualification, il fallait donc boutiquer en congolo-congolais cette vilaine histoire avec Constant Omari pour repêcher cette sélection en cas d’élimination en mars 2019 au Zimbabwe. Harare sera, en effet, un saut périlleux des ouailles du sélectionneur brésilien Valdo Candido quand on sait qu’en déplacement, les joueurs congolais affichent toujours des contre-performances. Ainsi, il fallait un calcul bien négocié dans l’oubli des réalités nationales. Pourtant, cette fédération existe depuis 1962 et ses dirigeants étaient censés connaître la procédure d’acquisition de l’organisation d’une CAN. Tout compte fait, cette annonce du ministre doit inciter les Diables rouges à mouiller les maillots pour arracher leur qualification à cette dernière journée des éliminatoires  de la CAN 2019. 

Pierre Albert Ntumba