Les Dépêches de Brazzaville



Talangaï : des jeunes s’engagent dans la lutte contre l’insécurité alimentaire


Le groupement de jeunes dispose actuellement, dans l' étendue où ils exercent, d’une chaîne de production agropastorale  comprenant une ferme d’élevage, des champs de maïs, de bananiers et de légumes de toute nature, pour lutter contre l’insécurité alimentaire et la pauvreté. Un métier que les membres de ce groupement jugent noble et qualifient de levier de développement socio-économique. Ils sollicitent, par ailleurs, un appui des pouvoirs publics et d’autres partenaires, pour développer leur activité.

Arrivés dans ce métier par passion, ces agriculteurs, rencontrés dans leurs plantations, dévoilent leur vision pour ce domaine. Ils envisagent de produire plus et d’étendre leur chaîne de production dans d’autres localités d’ici à l’horizon 2025. Selon eux, le pays importe la majorité de ses denrées alimentaires de l’étranger : la volaille d’Europe, la viande du Tchad, les légumes de la République démocratique du Congo et le Cameroun, alors qu'il peut lutter contre la dépendance alimentaire et offrir aux Congolais les aliments de bonne qualité.

Ce groupemen produit chaque jour, en qualité et quantité suffisantes, des légumes de toute nature destinés à la vente dans les différents marchés de la ville capitale. « L’agriculture demeure l’atout le plus crédible pour sortir le pays de la pauvreté et de l’insécurité alimentaire. Un levier pour le développement socio-économique », a indiqué Lionel Engosso, ingénieur agronome et spécialiste en santé animale, rencontré sur ce site.

Installés sur ce site depuis trois ans pour le rendre propice aux activités agricoles, ces amoureux de la terre ont mis au point une technique particulière. Ils fertilisent leurs champs avec les feuilles des arbres environnants et la cendre qu’ils obtiennent en brûlant les herbes arrachées dans la savane.

En réalité, ces agriculteurs édifient la population congolaise, en général, et les jeunes, en particulier, d'atouts dont regorge le secteur de l’agriculture, notamment dans le cadre de la diversification de l’économie, afin de lutter contre la pauvreté, l’insécurité alimentaire et le chômage. Ils invitent, par ailleurs, la population à porter une attention particulière à secteur noble, générateur de revenus et d’emplois. « L’agriculture est, certes, difficile mais noble. Dans la vie quotidienne, il n’y a pas que la Fonction publique qui génère des revenus ; il y a aussi bien d’autres secteurs, comme l’agriculture, qui procurent de l’argent. Le problème, c’est qu’il suffit juste de se lancer pleinement, avoir une volonté de travailler et la patience », a exhorté Stevine Itoua, une jeune agricultrice surprise en pleine activité dans ces lieux.

Pour ce groupement, le développement ou l’autosuffisance alimentaire ne vient pas spontanément. Il est avant tout une affaire des hommes. Sans un engagement pour le travail, point de développement et pour mettre davantage la population congolaise au service du développement agricole, en tirer pleinement profit, elle doit travailler en amont. « L’expérience nous enseigne que quand la population est engagée, incitée à travailler, elle profite du développement », a renchéri un autre agriculteur.

L’objectif est d’accompagner la vision du gouvernement à travers son programme d’harmonisation des stratégies, de mutualisation des efforts du développement, visant à promouvoir de façon soutenue la croissance du secteur agricole, à long terme. La mission étant d’orienter la planification et la mise en œuvre du programme national du développement de l’agriculture au Congo. À les entendre, le massif fortier dont dispose le Congo est l’un des plus importants au monde, qui serait le deuxième grenier économique du monde après l’Amazonie car les conditions agro-écologiques sont propices au développement de l’agriculture et du pays, si l’on s’y implique réellement. Plusieurs problèmes impactent le développement de l’agriculture au Congo, ont-ils signifié,  au nombre desquels le manque de matériel moderne, de semences et d’aliments de bétail. Ils sollicitent, par conséquent, un soutien des pouvoirs publics et d’autres partenaires, pour atteindre leurs objectifs.

 


Cisse Dimi