Les Dépêches de Brazzaville



Télévision: Laurent Manicas élargit son cercle


Sur le boulevard de Loango du quartier Tchikobo, à Pointe-Noire: une grande allée, une maison spacieuse, bordée de courts et terrain de pétanque, nous sommes au Cercle civil, né entre les marécages à la fin des années 1930 sous le gouvernement de l'Afrique équatoriale française. En février 2007, Laurent Manicas prend la succession de M. Barbier, son prédécesseur.

Laurent, plus communément appelé Lolo, est un « enfant du pays », ancien élève du lycée français Charlemagne. L’homme à la cinquantaine bien tassée et qui a fait du Congo sa patrie, fête aujourd’hui le douzième anniversaire du Cercle civil et s’offre en cadeau une émission de télévision en ce lieu historique. «  Je suis un passionné de musique, je joue, d’ailleurs, un peu de guitare et j’ai voulu faire du Cercle civil non seulement un bar restaurant mais également un lieu d’expression culturelle. C’est un lieu de répétitions et de résidence pour divers artistes, c’est encore une scène pour concerts, pièces de théâtre ou soirées DJ. Que le Cercle soit aujourd’hui une émission de musique et de divertissement s’inscrit dans une certaine logique de ma passion et de mes activités », a dit le restaurateur.

Le Cercle sur le petit écran

Pendant  une heure durant, "Le Cercle" échange donc de façon intimiste avec un invité au travers d’anecdotes et de souvenirs musicaux ayant jalonné sa vie.  A ce jeu, André Collet, directeur général adjoint de la BCI, est le premier à passer à table, à se faire « cuisiner ».  On parle d’amour, de voyages, de vieux 33 tours, de longues confidences devant un mille feuilles aubergine et chèvre, devant une tarte forestière, le tout accompagné d’un vin  Saint-Emilion, confidences entrecoupées de clips d’archives et de chansons live interprétées sur place par Mathilde Pied et Eric Calamaro du groupe Les Makwala.

Au micro de Mathilde, les hits de l’époque se succèdent : "Les mots bleus" de Christophe, "Can’t help falling in Love" d’Elvis Presley, "San Francisco" de Maxime Le forestier, "C’est la ouate" de Caroline Loeb, d’autres titres encore. Et puis des séquences d’archives : Tino Rossi, Brassens, Carlos Santana, Jean Jacques Goldman, etc.  Pendant ce temps, Laurent Manicas, formé au lycée hôtelier François-Rabelais, dans la commune de Dardilly, près de Lyon, s’affaire en cuisine. «  Le Cercle civil est un lieu d’échanges, de rencontres autour de soirées thématiques "Moules frites" ou "Choucroute bières, par exemple, c’est aussi une fois par an, une grande soirée "Brin de folie". J’aime la diversité, qu’elle soit culinaire ou artistique », a souligné celui qui est, par ailleurs, président de l’Association française d’entraide et de bienfaisance.   

Les fidèles habitués y viennent également pour des parties de cartes acharnées, belote ou tarot, ou encore pour les soirées de dégustation de whiskies. Cercle social ou culturel, le Cercle tourne rond. « J’ai le sentiment qu’il tourne depuis toujours, déjà dans les années 1930, les colons venaient jouer aux cartes, au tennis aussi, venaient déguster du whisky et manger la cuisine française. C’est un plaisir pour moi de pouvoir faire perdurer cet endroit en y ajoutant ma touche personnelle », s'est-il réjoui.   "Le Cercle" à suivre ce vendredi 15 février à 20 heures sur Canal2 TNT Africa.

 


Philippe Édouard

Légendes et crédits photo : 

Laurent Manicas